Clément Pédron, Media365, publié le samedi 15 avril 2023 à 09h58
Installée en France du côté de Cannes depuis ses 16 ans, la Russe Varvara Gracheva (44eme mondiale actuellement) devrait bientôt obtenir la naturalisation française. Cette décision lui permet d'être sélectionnable avec les Bleues et potentiellement de voir les Jeux Olympiques de Paris 2024.
C'est l'histoire d'une Russe, née tout près de Moscou, tombée amoureuse de la France. Et qui en a fait son lieu de résidence depuis de longues années. Varvara Gracheva, actuellement à la 44eme place de la WTA, a débuté le tennis très tôt, dans la ville de Zhukovsky avec sa mère. « C'est elle qui m'a coachée quand j'étais toute petite, explique la joueuse à l'Equipe, dans son édition du jour. Elle était prof de tennis, il n'y avait que deux courts en dur. » Après un voyage au Portugal, l'athlète de 22 ans s'installe en Allemagne où elle évolue aux côtés de Nina Bratchikova, une ancienne Top 100 mondiale. « J'ai continué à progresser pour être 19eme mondiale chez les juniors. Et puis on s'est séparées. Par des amis, dont le fils s'entraînait ici (à Cannes, à l'Élite Tennis Center), ma mère avait entendu parler en bien de ce centre à Cannes, avec Jean-René Lisnard. Elle m'a dit : "Varvara, va là-bas !" Et je suis arrivée en 2017, à 16 ans. » Si elle convient que les premiers mois en France ont été compliqués, elle peut compter sur le soutien de Gilles Cervara (entraîneur de Daniil Medvedev) et également (un peu) sur la présence de son compatriote et actuel 5eme à l'ATP.
Gracheva : « C'est ma base ici, je veux y faire ma vie »
Une fois acclimatée à son nouvel environnement, Varvara Gracheva profite pleinement de la vie sur la Côte d'Azur et vient alors l'idée de demander la nationalité française. « Déjà, ce qui a été incroyable pour moi, c'est que j'étais restée au même endroit avec les mêmes gens pendant plus de deux ans. D'habitude, je ne restais jamais aussi longtemps. Alors quand j'ai passé ce cap, j'ai commencé à penser : "C'est ma base ici, je veux y faire ma vie" Et ma mère, en même temps, a acheté un appartement. C'est comme ça que j'ai décidé de rester à plein temps dans cet endroit. Alors pourquoi ne pas prendre la nationalité. [...] La nourriture, wouah, c'est dans mon cœur. Mais sans rire, j'aime presque tout ici. » L'annonce de sa démarche officielle (en passe d'être validée), n'a pas déclenché l'incompréhension ni de colère à en croire l'intéressée, toujours à l'Équipe. Même dans le contexte actuel et la guerre en Ukraine qu'elle ne souhaite pas évoquer. « J'ai entamé les procédures bien avant que cela n'arrive, reprend Gracheva. [...] Un ami russe m'a envoyé un article avec un commentaire de Shamil Tarpishev, le président de la fédération. Je l'ai lu et je me suis dit : "Ok, personne ne me regrette, personne ne s'en attriste ou a l'air contrarié." »
Des progrès et des résultats
Lorsqu'elle possèdera officiellement la nationalité française, la 44eme joueuse mondiale sera alors éligible à la sélection tricolore et donc potentiellement, aux Jeux Olympiques de Paris 2024. « Si je peux aider, ça sera super, reconnait Varvara Gracheva. Si je ne peux pas, quelles qu'en soient les raisons, en étant blessée ou en jouant super mal... Un changement comme ça, ça rend nerveux. Alors, si on m'accepte dans l'équipe, ça serait déjà bien. Pour moi c'est le plus important. Les résultats, on ne sait jamais... » Depuis quelques mois, la Russe affiche de gros progrès et monte en régime. Elle a atteint la finale à Austin (WTA 250), les huitièmes de finale à Indian Wells (avec une victoire au premier tour contre la 8eme mondiale Kasatkina) et à Miami, avec également une victoire cinq étoiles contre Ons Jabeur (5eme mondiale).