Thomas Siniecki, Media365 : publié le lundi 18 septembre 2023 à 13h09
Seul le point de vue économique permet de répondre à cette question par la négative, mais c'est bien celui-ci qui, comme souvent, a pris le pas sur tout le reste en dépit des interrogations toujours pas levées concernant Shuai Peng.
Comme le circuit ATP, la WTA est de retour en Chine dès cette semaine, avec le tournoi de Canton où était notamment engagée la joueuse française Diane Parry (déjà éliminée au premier tour). Puis enchaîneront jusqu'à la fin octobre Ningbo, Pékin, Zhengzhou et enfin Nangchang. Près de deux ans après l'affaire Shuai Peng, la pirouette est naturellement plus gênante encore pour le circuit féminin, celui de la Chinoise - qui a accusé un ancien haut dirigeant de l'avoir violée, en septembre 2021, avant de se rétracter sans qu'on sache jamais réellement ce qu'elle pensait et même rarement où elle se situait physiquement. Le doute, bien sûr, n'est pas permis : la justification est uniquement économique.
Maltese : "Une absence de leadership éthique chez les joueuses et joueurs"
Pour l'analyste sportif Marc Dreyer, qui vit en Chine et a été interrogé par l'AFP, c'est "une capitulation totale" : "Pour quiconque connaît la Chine, c'était évident qu'elle n'allait pas mener une enquête libre et impartiale sur les allégations d'agression sexuelle. Pour la WTA, il aurait été presque mieux de ne pas adopter cette position." Celle, précisément, de faire confiance aux autorités chinoises sur leurs conclusions officielles afin de justifier le retour du tennis féminin dans leur pays...
Lionel Maltese, l'organisateur du tournoi de Marseille et ancien dirigeant à la FFT, constate lui "une absence de leadership chez les joueuses et les joueurs sur les questions éthiques", tout en confirmant que "les revenus générés en Chine impactent fortement le financement et les revenus de l'ensemble des joueuses, car les tournois ont des dotations et des garanties importantes et la WTA reverse la valeur ajoutée générée aux joueuses". CQFD.