Roland-Garros : Les cris toujours impunis ?

A lire aussi

Paul Rouget, Media365 : publié le mercredi 31 mai 2023 à 12h31

Si les cris des joueuses et des joueurs pendant les matchs peuvent théoriquement faire l'objet d'une sanction, les cas sont rares, alors que certain(e)s peuvent dépasser les 100 décibels.

La sanction d'Hugo Gaston, qui a écopé d'une énorme amende pour « conduite antisportive » après avoir laissé tomber une balle de sa poche sur un smash adverse à Rome, fait toujours beaucoup parler à Roland-Garros. Comme le fait de laisser tomber une balle volontairement, les cris des joueuses et des joueurs pendant les points peuvent être considérés comme des actes d'antijeu, et donc faire également l'objet d'une sanction, selon les règles, très floues sur le sujet, de la WTA et de l'ATP. Dans la pratique, les sanctions pour les cris sont extrêmement rares, pour ne pas dire inexistantes. L'un des derniers en date à avoir été sanctionné reste le Néerlandais Robin Haase, mais parce qu'il avait imité les cris de son adversaire, Gonzalo Lama, lors d'un tournoi tchèque en 2016.

La WTA était "consciente que ça agace le public"

Si beaucoup de joueurs crient et ont crié, voire grognent, comme à Roland-Garros, de Thomas Muster à Rafael Nadal, le phénomène est encore plus répandu, et commenté, sur le circuit féminin. Monica Seles avait lancé la mode dès la fin des années 80, et d'autres ont rapidement suivi. Et avant la guerre du son entre Victoria Azarenka et Maria Sharapova, deux joueuses ayant chacune dépassé les 100 décibels, il y avait notamment eu le duel entre Aravane Rezaï et Michelle Larcher de Brito au 3e tour de l'édition 2009 de Roland-Garros. La Portugaise était réputée pour ses cris particulièrement stridents, ce qui avait beaucoup agacé la Française : "C'était difficile de jouer dans ces conditions, contre une fille qui crie de la sorte. Il y a des limites, on ne peut pas crier comme cela. Et il y avait des cris plus longs, moins longs, c'était vraiment un truc tactique." Quelques années plus tard, alors que les cris d'Azarenka et d'autres joueuses faisaient encore polémique, les responsables de la WTA, s'étaient dits "conscients que ça agace le public. Nous étudions actuellement un moyen de diminuer cette pratique, notamment chez les jeunes, sans pour autant que cela affecte leur progression." Ont-ils vraiment été entendus ?

Vos réactions doivent respecter nos CGU.