Thomas Siniecki, Media365 : publié le mercredi 05 juin 2024 à 15h53
Au vu des circonstances rocambolesques, et avant de retrouver Stefanos et Petros Tsitsipas en huitièmes de finale du double, Roland-Garros est d'ores et déjà largement réussi pour Gregoire Jacq et Manuel Guinard.
C'est une des belles histoires de cette édition 2024 de Roland-Garros, et on peut encore espérer qu'elle se poursuive le plus loin possible... Manuel Guinard et Gregoire Jacq s'étaient inscrits en dixièmes sur la liste d'attente des doubles, un rang bien trop lointain normalement pour espérer quoi que ce soit. A tel point qu'ils ont même hésité à coucher leurs noms sur la liste, tant ça ne servait à rien. Et surtout que Guinard, samedi soir, était déjà parti dans un train en direction de l'Allemagne afin d'aller disputer un tournoi Challenger.
Jacq : "J'ai fait des danses de la pluie tous les jours"
Il reçoit alors un message de Jacq, relayé par nos confrères du Parisien qui se sont entretenus avec les deux garçons : "Arrête tout, sors du train, Denis Shapovalov se retire donc on rentre dans le tableau." Ce sont les conditions météo qui ont largement aidé la paire française, les bons joueurs de simple vite éliminés en ayant marre d'attendre les reports alors qu'ils n'ont pas d'ambition spéciale en double, ce qui retarde d'autant plus leur bascule vers le gazon. "A partir de jeudi, j'ai fait des danses de la pluie tous les jours, s'esclaffe Jacq. C'est un miracle, c'est arrivé une fois et ça n'arrivera plus jamais."
Guinard a fait un demi-tour express, en voiture de Karlsruhe vers Francfort pour prendre un vol en direction de Paris aux alentours de 2h30 du matin. Encore fallait-il, le lendemain sur le court n°8 face aux chevronnés Australiens Nathaniel Lammons et Jackson Withrow, têtes de série n°14, ne pas être trop ridicules... Presque sans le moindre sommeil, à l'adrénaline, ils s'imposent en deux manches (7-6, 6-4) et réitèrent le lendemain contre Guido Andreozzi et Rinky Hijikata (6-2, 7-6). Le kop de la Tribune bleue s'est saisi du dossier, "on s'attendait à ce que ce soit le feu et qu'ils allaient venir pour pousser", conclut Guinard, éliminé en simple au deuxième tour des qualifications : "On a aussi des proches qui sont venus pour essayer de monter un peu le chaudron. Le public a suivi, c'est une super expérience." De quoi leur offrir les honneurs du court Suzanne-Lenglen mercredi en fin d'après-midi, devant les frères Stefanos et Petros Tsitsipas. L'ambiance s'annonce plus bouillante que jamais.