1983, le sacre de Noah : Avec Lendl, le feu et la glace (6/10)

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Paul Rouget, Media365 : publié le mardi 23 mai 2023 à 11h58

A l'occasion du 40e anniversaire de la victoire de Yannick Noah à Roland-Garros, retrouvez, ou découvrez, les différentes facettes du dernier vainqueur français en Grand Chelem en dix épisodes. Aujourd'hui, la rivalité avec son "ennemi" Ivan Lendl.

Entre Yannick Noah et Ivan Lendl, cela n'a jamais été l'amour fou. Le Français, grand fêtard devant l'éternel, était l'opposé du Tchèque, plus adepte de l'efficacité et du sérieux en toutes circonstances que du spectacle. "Je ne suis pas un clown", confiera-t-il d'ailleurs lors de sa dernière apparition en Grand Chelem, à l'US Open 1994. 11 années plus tôt, celui qui était devenu numéro un mondial pour la première fois de sa carrière quelques semaines plus tôt débarque à Roland-Garros en tant que l'un des trois principaux favoris, avec Mats Wilander et Noah, qu'il va affronter en quarts de finale. Mais le Français possède "un ascendant psychologique sur lui. Ivan, c'est le mec sérieux. Juste avant le tournoi, j'avais vu une photo de lui dans un magazine. Il posait sur son vélo d'appart. Il a l'image du mec dingue de boulot. Dans le vestiaire, il flippe un peu car il me regarde et se dit : « Putain merde, ce mec-là il arrive à me tenir tête mais il a l'air de se marrer plus que moi ». Donc je joue là-dessus avec lui. Je pousse même parfois le jeu à arriver dans le vestiaire une clope au bec rien que pour l'emmerder ! L'air de dire : « Tu sais quoi ? Je vais te niquer, et en plus je me marre. »", raconte Noah à GQ.

"Je jouais toujours bien contre lui"

Futur vainqueur des Internationaux de France, Noah l'emporte en quatre manches contre celui qu'il considère comme son "ennemi" (7-6, 6-2, 5-7, 6-0), avec donc une "bicyclette", la seule de sa carrière face à Lendl, dans l'ultime manche, alors que la nuit commençait à tomber. Noah connaît parfaitement le Tchécoslovaque, qu'il a joué pour la première fois au Touquet alors qu'ils n'avaient que 15 ans. Et si Lendl, vainqueur au final de huit Majeurs et qui aura terminé en tête du classement ATP lors de quatre années consécutives (1985, 1986, 1987 et 1989), finira devant au nombre d'affrontements face au Français (11-7), "son style s'adaptait bien" à celui de Noah. "Il tapait fort mais il ne montait pas au filet, donc il donnait un rythme. Je jouais toujours bien contre lui, je faisais toujours un bon match, du bon tennis. Donc je l'éclatais, donc le public s'éclatait et là il était seul contre tous. Moi je jouais pour le show, pour le public. Lui, il trippait pas là-dessus. Donc ça aussi, j'en jouais. Il était meilleur que moi. Mais j'arrivais à équilibrer avec tout ça", se souvient encore le natif de Sedan.

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