Thomas Siniecki, Media365 : publié le vendredi 26 mai 2023 à 17h41
A l'occasion du 40eme anniversaire de la victoire de Yannick Noah à Roland-Garros, retrouvez, ou découvrez, les différentes facettes du dernier vainqueur français en Grand Chelem en dix épisodes. Aujourd'hui, le triomphe vu par Patrice Hagelauer.
Patrice Hagelauer, l'entraîneur historique de Yannick Noah, avait compris au sortir de la préparation pour Roland-Garros que son protégé allait l'emporter : "On était isolés, à l'abri de toute agitation. Je n'avais qu'une seule crainte : la blessure. Car physiquement, il était devenu tout à fait exceptionnel." Le matin de la finale face à Mats Wilander, le futur vainqueur explique à son coach et confident avoir rêvé qu'il s'inclinait. Pour lui, ça devenait donc une deuxième chance, ce qui l'a définitivement placé dans les bonnes dispositions pour aller chercher le monument de sa vie de joueur, ce dimanche 5 juin 1983. "On sentait cette ferveur, rien ne pouvait lui arriver. Même en cas de quatrième ou cinquième set, il aurait été présent. Il avait tellement bossé qu'on l'aurait retrouvé."
"Il voit son père courir vers lui, c'est un moment magique"
Quand l'ultime coup droit de Mats Wilander, trop long, sort derrière sa ligne de fond de court, c'est l'explosion. "Il se tourne vers moi, je vois dans son regard qu'il me dit 'On a gagné'. Il a des qualités humaines si extraordinaires qu'il faisait partager tout ça. Il voit son père courir vers lui, c'est un moment magique, un rêve qui se réalise. Ce partage a toujours été sa qualité première, il le fait avec tout le monde. C'est important de gagner, mais l'essentiel, c'est ce qu'on en fait. Comme quand 80 000 personnes chantent avec lui au Stade de France, c'est pareil." Lieutenant indéfectible de Yannick Noah, de douze ans son cadet, Hagelauer l'a ensuite suivi au capitanat de Coupe Davis en 1991, entraîneur en chef de Guy Forget et Henri Leconte qui dominèrent les Etats-Unis en finale à Lyon.