Mathieu Warnier, Media365 : publié le dimanche 02 juin 2024 à 20h30
Ce samedi, c'est au-delà de trois heures du matin que Novak Djokovic a conclu son match face à Lorenzo Musetti. Une situation qui relance les discussions concernant la programmation d'affiches à des horaires tardifs à Roland-Garros mais pas seulement.
Le duel épique entre Novak Djokovic et Lorenzo Musetti a battu un record. Entamée peu avant 23h00 ce samedi, la rencontre s'est conclue par la victoire du numéro 1 mondial à 3h08 ce dimanche matin. Jamais dans l'histoire de Roland-Garros un match s'est terminé aussi tardivement mais, sur le circuit ATP, la palme revient à une confrontation entre Alexander Zverev et Jenson Brooksby lors de l'édition 2022 du tournoi d'Acapulco conclue à 4h55 du matin heure locale. Une situation qui a relancé les critiques à l'encontre de l'organisation de sessions de soirée aux Internationaux de France, devenues la norme depuis 2021, soit un an après l'inauguration du toit du Court Philippe-Chatrier. Une situation notamment née de la pluie qui a grandement perturbé l'organisation du tournoi durant la première semaine, au point que la fin de la rencontre entre Zizou Bergs et Grigor Dimitrov a été ajoutée au programme du « Central ». Ce qui a provoqué le retard de quasiment trois heures de la session de soirée.
Djokovic a peu apprécié l'horaire tardif
« Je pense que certaines choses auraient pu être gérées différemment, a confié Novak Djokovic en conférence de presse à l'issue de la rencontre. Il y a une certaine beauté à gagner le match à trois heures du matin, si c'était le dernier du tournoi, mais ce n'est pas le cas... » Durant le match, qu'il a fini par remporter au bout de la nuit, le Serbe avait déjà exprimé sa frustration vis-à-vis de l'horaire auprès du superviseur avant de s'amuser du public qui avait décidé de rester dans les travées malgré tout. Mais, au-delà des soucis liés à la récupération, le fait de jouer au milieu de la nuit sur terre battue a des incidences sur les conditions de jeu elles-mêmes. « Les conditions étaient très lourdes, il faisait très froid, a ajouté Novak Djokovic face aux journalistes. Vous n'aviez pas beaucoup de points gratuits derrière votre service. Il fallait travailler sur chaque point. » Afin de lutter contre cette tendance à programmer des matchs toujours plus tard, l'ATP et la WTA ont décidé d'agir en début de saison en fixant des horaires limites.
Des règles mises en place mais peu appliquées
Il a notamment été demandé qu'aucun match ne débute après 23h00 ou que le programme soit aménagé s'il n'est pas possible de lancer une rencontre avant 22h30 sur le court initialement prévu. Le cas particulier des sessions de nuit, qui se développent toujours plus, a également été évoqué avec la demande de les programmer à 19h30 maximum. Du côté de Roland-Garros, la position a progressivement avec l'horaire qui est passé au fil des années de 21h00 à 20h15. Toutefois, autant l'ATP et la WTA laissent une marge de manœuvre aux organisateurs en cas de « circonstances exceptionnelles », notamment la pluie. La situation vécue ce samedi entre sans doute dans ce cas de figure mais elle illustre surtout que les dérives dans la programmation des matchs n'ont pas encore de solution pérenne... sauf à Wimbledon. En effet, le tournoi londonien est le seul à avoir une règle en la matière, née d'un accord avec les riverains du site, qui interdit toute poursuite du jeu au-delà de 23h00 heure locale quoi qu'il arrive. Une idée qui mériterait sans doute d'être au cœur d'une réflexion du côté de la Porte d'Auteuil.













