Paul Rouget, Media365 : publié le dimanche 28 mai 2023 à 21h09
Comme attendu, l'Ukrainienne Marta Kostyuk n'a pas serré la main de la Biélorusse Aryna Sabalenka après leur match du premier tour de Roland-Garros dimanche. Elle a ensuite été sifflée par le public du Chatrier.
L'invasion russe en Ukraine s'est invitée à Roland-Garros dimanche, à l'occasion de la première journée des Internationaux de France. Comme elle l'avait annoncé, l'Ukrainienne Marta Kostyuk, battue en deux petits sets par Aryna Sabalenka (6-3, 6-2), a ensuite refusé de serrer la main de son adversaire biélorusse. Ce qui lui a valu des sifflets de la part des spectateurs du court Philippe-Chatrier, à son grand étonnement. "Je ne pense pas que les gens réagiront ainsi dans dix ans, une fois que la guerre sera terminée, je ne crois qu'ils se sentiront très bien à propos de ça. J'avais dit que je ne le ferai pas (lui serrer la main, ndlr), et je ne sais pas pourquoi les gens ont pensé que je changerais d'avis, a-t-elle déclaré ensuite en conférence de presse. Je crois que les journalistes devraient demander à ces joueurs : qui voulez-vous voir gagner la guerre ? Si on pose cette question, je ne suis pas sûre qu'ils répondent l'Ukraine."
"Je ne la respecte pas"
Et alors que Sabalenka a assuré que "personne ne soutient la guerre" chez les athlètes biélorusses et russes, Kostyuk voudrait "qu'elle parle pour elle-même, aussi, et pas au nom des autres athlètes. Elle ne s'est jamais positionnée contre la guerre personnellement. Car je connais personnellement des athlètes, du tennis, qui soutiennent la guerre. Dire « personne »... Tu dois seulement parler pour toi-même, a poursuivi la 39e joueuse mondiale. Elle peut être numéro une mondiale dans un des sports les plus populaires. Et si vous regardez les statistiques, en Russie, 80-85% des gens soutiennent cette guerre. Elle pourrait envoyer un message fort. Elle voyage, elle a une communauté énorme, il y a des médias lus par des milliards de personnes... Rejeter sa propre responsabilité, je ne peux pas respecter ça. Elle dit que je la déteste. Je ne l'ai jamais dit. Juste, je ne la respecte pas." Et cela ne semble pas près de changer...