Aurélien Canot, Media365 : publié le samedi 03 juin 2023 à 12h52
Après sa victoire contre Anna Blinkova vendredi, Elina Svitolina a refusé de serrer la main de la Russe, à laquelle elle a uniquement fait un signe de loin. L'Ukrainienne a expliqué la raison de son attitude ensuite en conférence de presse.
Il fallait s'y attendre. Après sa victoire de vendredi contre Anna Blinkova, joueuse russe, Elina Svitolina a refusé de serrer la main de son adversaire, qu'elle venait de battre en trois sets. De loin, l'Ukrainienne lui a uniquement adressé un signe. Ce qui a beaucoup fait parler, surtout que Blinkova, inconsolable, a ensuite traversé tout le stade encadrée par un cordon de sécurité et tandis que, presque dans le même temps, Aryna Sabalenka, encore marquée par une question qu'on lui avait posé sur la guerre, avait préféré ne pas se présenter devant la presse alors que le règlement l'y oblige. Svitolina, elle, a joué le jeu de la conférence de presse. Et elle en a profité pour expliquer pourquoi elle n'avait pas serré la main de la Russe. "Cela a commencé avec le gouvernement ukrainien qui est allé dans des réunions avec le gouvernement russe et il ne voulait pas serrer la main, parce qu'ils ne partagent pas les mêmes valeurs, avec ce que les Russes font à notre pays. C'est pour cela qu'en tant qu'Ukrainiens, nous sommes tous unis vers un seul objectif, celui de remporter cette guerre, de la gagner et nous faisons tout ce qui concerne ce thème. Je suis ukrainienne, je soutiens mon pays. Je fais tout mon possible pour soutenir, pour donner un bon état d'esprit aux hommes et aux femmes qui sont sur les lignes de front, qui se battent pour notre terre, pour notre pays."
Svitolina : "J'ai mon rôle à jouer dans cette guerre"
Un contexte qui fait que l'épouse de Gaël Monfils considérerait presque comme une trahison de tendre sa main vers une représentante de l'opposant russe. "Est-ce que vous pouvez imaginer un homme ou une femme qui est sur la ligne de front en ce moment, qui me regarde et je fais comme si rien ne se passait ? Je représente mon pays, je peux faire entendre ma voix et je suis aux côtés de l'Ukraine, j'ai mon rôle à jouer dans cette guerre. Et tout ce que les gouvernements russes et les soldats russes font sur notre terre est quelque chose d'absolument horrible. Pour nous, c'est juste exprimer notre position par rapport à cela, cela touche de nombreux domaines : le sport, les acteurs... différents domaines. Les Ukrainiens sont tous unis et c'est notre façon de réagir."
Svitolina : "Sabalenka ? Ce ne sont pas mes oignons !"
Reste à savoir si au prochain tour, l'ancienne numéro 3 mondiale aujourd'hui classée au 192eme rang, acceptera de serrer la main de Daria Kastakina. Si cette dernière est russe, elle fait en effet partie des rares joueuses de son pays à s'être positionnées publiquement contre la guerre. Et cela change la donne aux yeux de "Svito". "Je la remercie d'avoir pris position. C'est ce que j'attends des autres joueurs et c'est très courageux de sa part", a d'ailleurs souligné l'Ukrainienne, qui, si elle passe le stade des huitièmes de finale, pourrait retrouver en quarts une certaine... Sabalenka, qui a donc fait parler d'elle vendredi en ne venant pas répondre aux questions des journalistes, officiellement pour préserver sa santé mentale. "Il est difficile d'en parler, estime Svitolina. En ce qui me concerne, j'étais sur le court et je n'ai rien vu de tout cela par rapport à sa situation ; c'est sa décision de faire cela. Il est difficile de juger à sa place. Je n'ai pas du tout eu le temps de voir ce qu'il s'est passé, j'étais sur le court et je ne m'occupais pas de ce qu'il se passait en dehors du court, et ce ne sont pas vraiment mes oignons."