Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le jeudi 26 mai 2022 à 12h06
En place depuis l'an dernier, les sessions de soirée mises en place à Roland-Garros sont « fantastiques » selon Mats Wilander, triple lauréat sur la terre battue parisienne.
Depuis l'an dernier, Roland-Garros a mis en place des sessions de soirée. A partir de 20h45, un match a lieu sur le court Philippe-Chatrier et on peut jouer jusqu'au bout de la nuit car l'enceinte est éclairée et munie d'un toit qui peut se déployer en cas de pluie. Ces sessions nocturnes sont un challenge que veut réussir la nouvelle directrice du tournoi, Amélie Mauresmo, cette année et dont elle a parlé avant l'épreuve. Les courts étant tous éclairés désormais à la Porte d'Auteuil, les rencontres peuvent également se prolonger au-delà du court central.
Lucas Pouille a ainsi terminé aux alentours de 22 heures sa rencontre mardi soir sur le court 14. Mieux, Gilles Simon a joué sur le court Simonne-Mathieu ce soir-là jusque 1h30 du matin devant un public déchainé et ravi de voir le Français éjecter du tournoi l'Espagnol Pablo Carreno Busta, 18eme mondial. Peu avant, Stefanos Tsitsipas avait achevé sa remontada face à Lorenzo Sonego sur le court principal des Internationaux de France. Proposé en night-session mercredi, Rafael Nadal a fait beaucoup plus vite en achevant sa rencontre contre Corentin Moutet vers 23h15, mercredi.
Wilander : « Les nocturnes de Roland-Garros sont déjà au même niveau que celles de l'US Open »
Ces sessions de soirée, Mats Wilander les trouve « fantastiques ». « Je trouve que les nocturnes de Roland-Garros sont déjà au même niveau que celles de l'US Open, lâche l'ancien numéro 1 mondial dans L'Equipe, jeudi. C'est même mieux qu'à l'US Open. Parce qu'à New York, si le match sur le Arthur-Ashe est trop déséquilibré et si les gens ne s'impliquent pas émotionnellement, le soufflé retombe. Ce stade est si grand, les spectateurs si loin du court, que ça peut déboucher sur une nocturne assez morne. C'est différent à Roland. Mercredi soir, pour les matches de Stefanos Tsitsipas et de Gilles Simon, l'effet sonore et l'atmosphère électrique étaient incroyables. C'est parce que les spectateurs sont proches du court. Ils peuvent vivre le match à fond. »
Roland-Garros « n'est plus le quatrième des Grands Chelems, un peu à la traîne »
Le Suédois, qui est consultant depuis plusieurs années et réalise des interviews d'après-match sur le court Philippe-Chatrier cette année, apprécie « beaucoup que les organisateurs aient installé de la lumière sur tous les courts, et pas uniquement sur le central. Ce serait trop injuste pour ceux qui n'ont pas la chance d'être Rafael Nadal ou Novak Djokovic. C'est aussi très sympa pour tous ces gens qui bossent toute la journée, reviennent parfois tard chez eux et ont la chance de voir du grand tennis, en soirée, devant la télé. » Pour Wilander, tripe vainqueur de Roland-Garros, le tournoi français, deuxième Grand Chelem de la saison après l'Open d'Australie, a même « changé de dimension » grâce à ces nocturnes. « Il n'est plus le quatrième des Grands Chelems, un peu à la traîne. D'un seul coup, le revoilà au niveau des trois autres. Bien sûr, les conditions de jeu changent. Tout dépend de la température. Mais les joueurs sont devenus tellement bons que cela n'affecte pas vraiment le profil et le résultat final de la partie. » Jeudi, la rencontre proposée en soirée sur le court Philippe-Chatrier verra la Française Alizé Cornet croiser le fer avec le Lettone Jelena Ostapenko, lauréate de Roland-Garros en 2017.