Henin : "Se protéger de tout ce qui polluant et négatif"

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Clément Pédron, Media365, publié le jeudi 08 juin 2023 à 10h04

Marraine de la Team BNP Paribas Jeunes Talents au travers de son académie en Belgique, Justine Henin forme les meilleurs joueurs de demain de son pays. La Belge prend le temps nécessaire au développement de ses protégés afin de les préparer du mieux possible et évoque la question de la santé mentale.

L'apport de BNP Paribas à l'Académie pour la Team Jeunes Talents en Belgique
« Le soutien de BNP Paribas est un message de confiance par rapport à nos jeunes. On soutient déjà huit talents. Il y a toujours des choix à faire, on ne peut pas soutenir tous les jeunes. Il y a des moments de rencontres et d'échanges à différentes dates de l'année, avec des formations et des workshops sur différents thèmes. Donc, bien sûr, il y a l'aspect financier des choses, mais ce n'est pas tout. »

La nécessité d'avoir du temps dans un programme tel que celui-ci
« On ne s'engage pas forcément pour un an en demandant des résultats immédiats à nos jeunes. Pour moi, c'est quelque chose de très important de pouvoir inscrire les choses dans le temps parce qu'on sait que tout ne peut pas se mettre en place du jour au lendemain. Tout ne peut pas tenir à des résultats non plus. Quand on parle de développement d'un jeune joueur de tennis, ça me fait toujours peur de voir qu'il y a des exigences élevées chez les très jeunes et que, s'ils ne sont pas performants tout de suite, on les laisse un peu tomber. Avec BNP Paribas, on travaille sur un accompagnement à long terme et cela facilite les choses d'avoir un partenaire qui comprend cela."

Sur l'importance de la communication entre parents, enfants et membres de l'Académie
« C'est quelque chose d'absolument essentiel dans le sens où, pour pouvoir aider un jeune, l'accompagner, l'assister dans son développement, il faut comprendre le contexte dans lequel il évolue. Notre rôle ne consiste pas à juste enseigner un coup droit ou un revers sur le court et remettre ça le lendemain. Il y a un débriefing hebdomadaire avec les parents, avec les coachs référents. On se parle, on a des réunions très fréquentes. On essaie toujours de garder une approche avec beaucoup de simplicité dans le discours quand on explique ce que l'on met en place. On ne va rien révolutionner mais il y a un travail à faire tous les jours qui est avant tout un travail humain. »

La question de la santé mentale
« Le monde continue d'évoluer. Il n'y a pas de raison que le sport de haut niveau ne soit pas également touché par ces questions sociétales. Je crois que c'est plus dur aujourd'hui parce que nos moindres faits et gestes sont analysés, scrutés, relayés et partagés. Je pense qu'on avait quelque chose de l'ordre de l'intimité qui était probablement plus important à l'époque qu'aujourd'hui. Encore une fois, ça reste très personnel. Il y a des joueurs qui veulent garder ces aspects mentaux pour eux, et d'autres qui ont envie de pouvoir l'évoquer. Quand cette pression devient trop pesante et qu'on arrive à l'accepter, on se rend compte que ça permet à des joueurs de faire un break ou de se retirer, et surtout de s'autoriser à le faire. »

La gestion de la santé mentale à l'Académie
« On ne vit pas avec nos jeunes mais on veut les préparer à tous ces aspects. On réfléchit à les accompagner au mieux sur ces aspects-là, parce que ce sont des questions qu'il faut absolument se poser aujourd'hui. Il faut se protéger de tout ce qui est polluant et négatif. C'est un vrai sujet qui doit être de plus en plus considéré par les différentes autorités. »

La relation joueurs/médias
« On a la chance d'être dans un sport extrêmement porteur et très visible. C'est le travail de la presse qui permet d'offrir cette visibilité au tennis. Répondre aux médias, ça fait partie du jeu, même si c'est parfois difficile Mais je pense que ça restait quand même plus simple à l'époque. On avait aussi le choix de lire ou de ne pas lire. Aujourd'hui, c'est beaucoup plus intrusif. »

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