Open d'Australie : Pourquoi il y a tant d'ampoules

Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le vendredi 12 février 2021 à 10h37

Le premier Grand Chelem de la saison a vu beaucoup de joueurs souffrir d'ampoules à la main. Mais pourquoi tant de tels cas à Melbourne ?

L'Open d'Australie 2021 est pour le moment marqué par le retour des spectateurs dans les tribunes, même si cela va malheureusement s'arrêter pendant au moins cinq jours, la disparition précoce des joueurs français, peu de grands moments sur les courts (il y a bien eu le Kyrgios-Humbert et Tsitsipas-Kokkinakis) et... les ampoules. Depuis le coup d'envoi du premier Grand Chelem de l'année, de nombreux joueurs souffrent d'ampoule à la main. Mais pourquoi donc ?

« Il y a tout un travail d'entretien »

« Les joueurs n'ont plus été protégés, explique dans L'Equipe Christophe Ceccaldi, responsable du service kiné et ostéopathe à la Fédération Français de tennis. En ''temps normal'', à force de jouer, la peau s'habitue à la contrainte des frottements. Et si c'est progressif, elle devient un peu plus dure. Il se forme parfois des cals qui protègent, au niveau des doigts ou dans la paume de la main. À la base, si tu n'en prends pas soin, ces cals deviennent comme des petites pierres, et tu peux te faire une ampoule dessous. Il faut les râper, il y a tout un travail d'entretien. Et si en plus tu arrêtes ce frottement, pour cause de quarantaine ou de repos, le retour aux affaires peut être problématique. Les cals disparaissent. S'ajoutent en Australie les problèmes d'humidité qui augmentent le risque d'ampoule. La reprise a été rapide, leur peau (des joueurs) n'a pas suivi... »

« La peau, c'est une surface vivante, il faut que ça aille dehors, il faut que ça prenne le soleil »

Pour éviter ces soucis bien ennuyants en Australie, « il y a des crèmes, des solutions tanniques, en guise de prévention », éclaire Ceccaldi. « Mais j'ai l'impression que la plupart des joueurs n'y ont pas pensé, ou n'ont pas tous été bien suivis... Ils sont arrivés de façon un peu désordonnée, avec une quarantaine stricte pour certains à laquelle ils ne devaient pas s'attendre. Même ceux qui pouvaient sortir cinq heures ne s'entraînaient pas tout le temps dehors, mais parfois dedans, avec l'air climatisé. Obligatoirement, la peau ne vit pas. La peau, c'est une surface vivante, il faut que ça aille dehors, il faut que ça prenne le soleil », poursuit le spécialiste.

Les joueurs et joueuses sont souvent gênés par des ampoules toute l'année. Mais là, ce sont les mains et c'est très difficile à protéger. « C'est beaucoup plus facile à résorber pour les pieds où il y a moins besoin de sensation... Pour la protection de l'ampoule, il faut supprimer l'appui, là où il y a la pression, souligne Christophe Ceccaldi. Il faut mettre un ''pads'' entre la main et la raquette, une espèce de mousse, de coussinet, où on fait un trou à l'intérieur qui correspond à l'ampoule pour que la pression ne s'exerce plus sur elle, mais se répartisse autour. Comme ça, tu n'appuies plus sur ton ampoule. Mais c'est compliqué, surtout quand il fait très chaud. On a beau mettre de la colle, ça ne tient pas forcément. À partir du moment où l'ampoule est là, c'est très difficile à soigner dans le temps imparti, avec les matches qui se répètent. Les problèmes de peau, c'est très problématique pour le joueur de tennis. Même si on essaie de la percer, il faut garder de la peau pour protéger. Avoir une raquette dans la main, c'est une contrainte extrême... »

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