Aurélien Canot, Media365, publié le jeudi 19 janvier 2023 à 16h50
Auteur de l'exploit de la journée du côté français en parvenant à renverser Pablo Carreno Busta après avoir perdu les deux premiers sets, Benjamin Bonzi, encore dans ce match complètement fou au dénouement plus dingue encore, n'a pas caché que cette victoire aurait à tout jamais quelque chose de spécial par rapport aux précédentes.
Benjamin Bonzi (26 ans) a touché les sommets et la folie pour parvenir à faire chuter Pablo Carreno Busta après plus de quatre heures de jeu et cinq sets (4-6, 4-6, 7-6, 6-1, 7-6 (4)), jeudi au 2eme tour de l'Open d'Australie. Un succès incroyable qui assure le Gardois d'être présent au 3eme tour dans un tournoi du Grand Chelem pour la première fois de sa carrière - "ça faisait longtemps que je l'attendais ce troisième tour" - mais également de devenir numéro 1 français après le tournoi, quoi qu'il se passe pour lui au prochain tour, contre l'Australien Alex De Minaur qui l'avait battu en Coupe Davis la saison dernière ("Il ne s'arrête jamais de courir, il court partout, c'est insupportable." Au-delà de tout ça, Bonzi, qui avait disputé sa toute première finale sur le circuit, tout récemment à Pune (Inde), tenait à s'attarder sur l'exploit qu'il venait de réussir face à l'Espagnol, 11eme mondial et vainqueur du Masters 1000 de Montréal la saison dernière. "C'était un match incroyable, avec ce scénario qui rajoute beaucoup d'émotions (...) Et ce cinquième set, franchement pas de commentaires, c'était ouf", a avoué le 48eme au classement, qui place cette victoire obtenue au super tie-break après 4h15 de jeu au-dessus de tout. "C'est clairement ma plus belle victoire", poursuivait Bonzi, qui s'était fait très peur dans cette dernière manche avant de l'emporter 10-4 au super tie-break en laissant passer cinq balles de match, presque coup sur coup. "J'avais autre chose à gérer que ces cinq balles de match. Il fallait que je me concentre sur moi et que je me concentre vraiment physiquement pour ne pas lâcher. J'ai réussi à être costaud dans la tête, ça fait du bien."
"Numéro 1 français, c'est anecdotique. Il y a la suite après"
D'autant qu'il fût une époque où ce type de match à la vie à la mort jusqu'au dernier point, le protégé de Lionel Zimbler avait plutôt tendance à les perdre. "Je suis très fier d'avoir fait ce scénario, d'avoir tenu les émotions et d'être allé chercher le match (...) J'ai réussi à retourner toutes les sensations pas bonnes que j'avais, à contresens, timide, pour finir en allant sauver quasiment tous les points importants par moi-même, c'est ça qui me rend le plus heureux", pouvait-il donc savourer en insistant bien de nouveau sur le fait que cette victoire renversante monstrueuse de jeudi est pour lui "la plus belle". "Plus de quatre heures, gagner au super tie-break du cinquième avec un premier troisième tour en Grand Chelem, jusqu'à maintenant, c'est la plus belle, clairement." En espérant pour celui qui a fait barrage à son adversaire sur toutes les balles de break dans les trois derniers sets (7 sur 7 sauvées dans la dernière manche, 10 sur 10 sur les trois derniers sets) que l'aventure ne s'arrêtera pas là. "Si je passe numéro 1 (français), c'est très bien, mais c'est anecdotique, il y a la suite après", a d'ailleurs tenu à bien rappeler Bonzi avant de se pencher sur la préparation de ses retrouvailles avec De Minaur, mais cette fois sur les terres de l'Australien. "Déjà, je vais récupérer, parce que l'animal, il a des cannes !"