Mathieu Warnier, Media365, publié le dimanche 12 février 2023 à 20h30
Intervenant ce dimanche sur RMC, l'ancien président de la FFT Bernard Giudicelli a une nouvelle fois pris fait et cause pour la réforme de la Coupe Davis, attaquant au passage les joueurs français dont Nicolas Mahut.
Bernard Giudicelli ne compte pas changer d'avis. Alors président de la Fédération Française de tennis (FFT), le vice-président de la Fédération Internationale (ITF) a validé le projet de réforme de la Coupe Davis avec le soutien de Kosmos, société dirigée par Gerard Piqué. Un mariage qui est très vite devenu un fiasco avant de se muer en divorce au début du mois de janvier dernier. Une séparation qui a causé bien des remous, avec notamment Nicolas Mahut qui est revenu à la charge contre l'ancien patron du tennis français. Invité ce dimanche de l'émission « Les Grandes Gueules du Sport » sur RMC, Bernard Giudicelli a de nouveau expliqué que ses fonctions à la FFT ne pouvaient pas interférer sur celles qu'il détient à l'ITF. « Il y a un article dans la constitution de l'ITF qui dit que l'élection est personnelle et qu'un membre du board ne doit pas décider en fonction de sa fédération d'origine, affirme-t-il. Le plus grave, c'est de dire que j'ai vendu mon âme au diable. C'est faux, car la Coupe Davis est toujours la propriété de l'ITF. »
Giudicelli : « Le système était injuste financièrement »
Alors que Nicolas Mahut a récemment avancé que Bernard Giudicelli aurait dû « défendre la France », ce dernier assure qu'il n'en avait « pas le droit ». « Je ne le pouvais pas car la grande majorité des nations ne pouvait plus admettre un format qui enrichisse les joueurs des fédérations riches au détriment des meilleurs joueurs, qui ne la jouaient plus », affirme l'ancien président de la FFT. Interrogé sur les éléments ayant justifié la réforme de la Coupe Davis en 2018, Bernard Giudicelli assure que « le système était injuste financièrement » et a notamment pris à partie Nicolas Mahut. « En 2017, quand on gagne la finale, Mahut gagne dix fois plus que Goffin qui a pourtant ramené deux points à la Belgique, assène-t-il. En 2018, on perd contre les Croates, qui ont gagné beaucoup moins d'argent que les Français. » Martelant que « la Coupe Davis n'a jamais été vendue », le vice-président de l'ITF a ajouté que « les nations ne veulent plus de ce système injuste » alors que « la Fédération Internationale possède et organise la Coupe Davis ».
Giudicelli : « Les joueurs français veulent gagner beaucoup d'argent »
Revenant alors que la séparation entre l'ITF et Kosmos concernant l'organisation de la compétition, Bernard Giudicelli a botté en touche. « Je n'ai pas à commenter quelque chose qui relève du droit commercial d'un événement professionnel », affirme l'ancien patron du tennis français, pour qui « il est faux de dire que la Coupe Davis a été vendue ». Pour appuyer son propos, il s'en prend directement aux joueurs français. « Le seul endroit où le format ne fonctionne pas c'est en France parce que les joueurs français veulent gagner beaucoup d'argent et désormais ce n'est plus possible parce qu'on est dans un monde où la richesse doit être redistribuée, y compris dans le tennis, tempête le vice-président de l'ITF. Regardez les joueurs qui ont participé à la compétition, vous verrez que les meilleurs ont participé à la Coupe Davis. C'est ça la réalité. » Une sortie médiatique qui pourrait faire du bruit alors que l'équipe de France a validé difficilement son billet pour la phase de groupes de la compétition, prévue en septembre prochain et pour laquelle l'ITF sera seule aux commandes.