Thomas Siniecki, Media365 : publié le lundi 20 novembre 2023 à 11h44
Au niveau auquel continue d'évoluer Novak Djokovic à 36 ans, cette analyse n'a rien à voir avec de la vanité. Juste un bilan impeccable de la situation effectué par son principal acteur.
Tout le monde avait déjà fait le constat pour lui, Novak Djokovic le confirme : "Sans aucun doute, c'est l'une des meilleures saisons de ma carrière." Sa manière de cibler les tournois lors de cette saison 2023, parfois de manière contrainte puisqu'il n'a pas pu aller aux Etats-Unis en début d'année (à cause de son absence de vaccin contre le Covid), a été quasiment parfaite : trois tournois du Grand Chelem, une finale homérique perdue en cinq sets face à Carlos Alcaraz à Wimbledon, deux Masters 1000 (Cincinnati, Bercy) et donc le Masters, le septième de sa carrière qui lui permet de devancer désormais Roger Federer. "Je suis très fier de ma performance samedi et dimanche, j'ai battu les deux meilleurs joueurs du monde derrière moi." Daniil Medvedev, n°3 mondial alors que Jannik Sinner est n°4, appréciera, mais c'est la réalité de cette semaine remarquable pour le jeune Italien qui est tout de même le seul à avoir battu le Serbe (en poules).
"Quand ils me commenceront à me botter les fesses, alors je considérerai probablement qu'il me faudra un break"
Après ce match, "Djoko" n'a d'ailleurs pas donné signe de vie pendant une journée entière, de l'aveu même de son coach Goran Ivanisevic : "Ce n'était pas facile, on ne savait pas ce qu'il allait se passer, si on allait rentrer à la maison ou s'il fallait préparer l'échauffement pour le prochain match. On a attendu, et finalement on a appris qu'il allait jouer..." Son entraîneur croate connaît la marchandise, qu'il qualifie néanmoins et plus que jamais de "meilleur joueur de l'histoire" : "Il doit gérer ses conflits intérieurs, comme tout le monde. Il veut tout le temps s'améliorer, et à partir du moment où il était en demies, je savais que le vrai Novak Djokovic serait de retour et qu'il allait gagner le tournoi."
"Quand ces jeunes joueurs m'affrontent, ils doivent sentir que seul leur meilleur tennis leur permettra de me battre. Mentalement, ça m'aide à rentrer dans le match. Plus je gagne, plus cette aura augmente et j'en suis évidemment heureux. Bien sûr, ça ne suffit pas pour gagner, mais ça peut donner le petit pourcentage qu'il faut..." Il ne s'en cache pas, il continuera tant qu'il sera capable de gagner ainsi, et il aurait tort de s'en priver. "Quand ils commenceront à me botter les fesses, alors je considérerai probablement qu'il me faudra un break, qu'il soit petit ou permanent."