Humbert : "Je ne prenais plus du tout de plaisir"

Aurélien CANOT, Media365, publié le vendredi 11 mars 2022 à 12h03

A l'aube de ses débuts à Indian Wells, où il affrontera le Danois Rune au premier tour, Ugo Humbert (23 ans) revient sur son début de saison très compliqué, lui qui avait déjà connu une fin de saison blanche l'année dernière. Le Messin, freiné par le Covid puis une blessure, avoue qu'il ne prenait plus du tout de plaisir sur le court il y a encore quelques semaines.

Ugo Humbert revoit le bout du tunnel. Plus exactement, le Messin espère avoir définitivement laissé dans son rétroviseur tous les soucis qu'il a connus en début de saison et qui lui ont rendu d'entrée la vie très compliquée alors qu'il sortait d'une deuxième moitié de saison blanche déjà. Testé positif au Covid-19 en janvier dernier en Australie puis blessé dans la foulée à Montpellier, probablement pour avoir voulu reprendre trop vite, l'ancien numéro 25 mondial aujourd'hui 42eme au classement ne s'est pas retrouvé régulièrement éloigné des courts et de la compétition. Il avait en plus perdu goût au tennis, avoue-t-il aujourd'hui dans les colonnes de L'Equipe alors qu'il semble sur la bonne voie. "Ça a été une période un peu dure. Je me sentais bien en arrivant en Australie, j'avais fait trois bons matches à l'ATP Cup (dont une victoire de prestige contre Daniil Medvedev, alors numéro 2 mondial) et puis j'ai chopé le Covid. Ça m'a coupé dans mon élan."

Humbert : "Je ne voyais pas l'intérêt de jouer sans bouger"

De sa semaine d'isolement à Melbourne à sa blessure à l'adducteur ensuite à Montpellier en passant par cette perte soudaine du plaisir à frapper la balle, Humbert sort réellement d'une période très délicate, au cours de laquelle rien ne lui a été épargné. Un peu comme lorsqu'au sortir des Jeux de Tokyo, il s'était retrouvé constamment fatigué sans savoir vraiment pourquoi. Le Lorrain a revécu un cauchemar similaire dans l'Hérault le mois dernier. "Quand je courais à 12 km/h sur le tapis, j'étais déjà dans le dur ! Au bout d'une heure d'entraînement, j'étais mort à chaque fois. J'ai rejoué Richard (Gasquet) et, au bout d'une heure trente, j'étais crampé de partout." Rebelote une semaine plus tard à Rotterdam pour un Humbert qui semblait avoir tout sauf envie de jouer au tennis à l'époque. "Je ne pouvais pas bouger. J'ai passé une IRM, j'avais un grade 2. La blessure s'était aggravée. Je ne pouvais pas jouer. Je me suis reposé pendant dix jours. Ensuite, j'ai recommencé à taper, mais le médecin me disait : "Tu peux jouer dans l'axe pendant vingt minutes." Je ne voyais pas trop l'intérêt. Ça me faisait même mal d'aller sur le court et de ne pas pouvoir m'envoyer à fond. Je ne prenais plus du tout de plaisir à aller sur le terrain parce que je ne pouvais pas bouger et je devais essayer de finir les points en trois ou quatre coups (...) Je ne voyais pas l'intérêt de jouer sans bouger. J'aime bien faire les choses à fond."

Humbert : "J'ai repris un coup au moral"

Une situation synonyme de rechute pour le jeune joueur français de 23 ans, alors de nouveau au plus bas psychologiquement. "J'ai repris un coup au moral. Ça faisait déjà six mois que je ne connaissais que ça : être crevé au bout de trente minutes, ne plus avoir de jus, avoir mal aux jambes, les muscles raides... C'est super frustrant parce que tu ne comprends pas. Tu t'engages à fond, comme d'habitude, mais tu fais trois ou quatre fois moins que ce dont tu es capable." C'est bien simple : depuis le début de la saison, le protégé de Thierry Ascione vainqueur de trois titres depuis son arrivée sur le circuit estime qu'il ne s'est "senti bien" que deux fois : pendant l'ATP Cup et pendant la semaine précédent l'Open d'Australie, où il s'était fait sortir là aussi par Gasquet. Aujourd'hui, c'est un Humbert revigoré et de nouveau en phase avec son tennis et son mental qui se prépare à disputer son premier match en Californie. "Je me sens de mieux en mieux. Je peux m'engager à fond. J'ai bien repris le physique, j'ai bien remonté mes charges (...) Rien que d'être en tournoi, savoir que je peux jouer, m'engager, ce n'est pas du tout le même état d'esprit", reconnaît le malheureux de ce début de saison, assurant au passage qu'il prend de nouveau "beaucoup de plaisir" sur le court. Et c'est déjà énorme.

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