Aurélien CANOT, Media365, publié le jeudi 24 février 2022 à 09h57
C'est bien connu : Novak Djokovic entretien un rapport à son corps extrêmement particulier mais surtout profondément pointilleux. C'est précisément pour cette raison que le Serbe refuse de se faire vacciner. Il s'en explique longuement ce jeudi dans L'Equipe.
C'est plus fort que lui. Novak Djokovic refuse catégoriquement de faire vacciner, contre le Covid-19 comme contre tout autre virus. Une philosophie liée au rapport que le Serbe entretient avec son corps depuis toujours. Dès qu'il est question de son organisme, le numéro 1 mondial étudie le moindre petit détail. Il estime d'ailleurs que s'il en est là aujourd'hui, il le doit précisément à cette minutie qu'il apporte à la moindre décision concernant sa santé. Et qui le conforte dans sa volonté de ne pas se faire vacciner pour le moment. Il s'en explique ce jeudi dans les colonnes de L'Equipe, où il s'étend pour la première fois sur ses raisons et ses motivations, sans pour autant pouvoir jurer qu'il ne consentira pas un jour à passer le cap. "En me basant sur toutes les informations sur le vaccin, j'ai décidé de ne pas me faire vacciner. C'est ma position. Est-ce que ça va changer ou pas ? Je ne sais pas, tout évolue assez rapidement, on le voit dans les décisions de certains gouvernements. En ce moment, je ne sens pas le fait que j'en ai besoin pour protéger mon corps et je n'ai pas l'impression que je suis une menace pour les autres. Qu'on soit vacciné ou pas, on peut toujours transmettre le virus. C'est ma position et, pour la suite, mon esprit est complètement ouvert. Tout est possible", explique le "Djoker", qui s'épanche également longuement sur ce qui l'amène à prendre autant soin de son corps.
"En perpétuelle recherche pour perfectionner mon corps"
"Mon corps, c'est mon outil, mon principal actif. En tant qu'athlète de haut niveau, j'ai besoin d'en prendre soin pour être compétitif et constant. Je suis en perpétuelle recherche pour perfectionner mon corps, pour améliorer mes performances, pour augmenter les capacités de mon organisme, pour être plus rapide, plus endurant, plus dynamique, plus flexible, plus agile et c'est pour ça que j'ai encore plus de résultats. C'est l'approche que j'ai depuis plus de vingt ans... Toute décision que je prends, quand je dois mettre quelque chose dans mon corps, est évaluée de manière très stricte. Par moi, bien sûr, mais aussi par les gens qui sont autour de moi (...) On ne peut pas me forcer à prendre quoi que ce soit. J'ai toujours mis en avant ce concept d'indépendance dans ma vie, avec la liberté de vraiment choisir ce qu'il y a de mieux pour sa vie. Sûrement parce que j'ai grandi en étant obligé de prendre des décisions. J'ai choisi de vivre cette vie non seulement parce que je sais que ça va aider à ma performance, mais parce que ça m'aide à rester en bonne santé, ça me fait me sentir bien dans tout ce que j'entreprends. Ça fait que mon cerveau fonctionne mieux, que mon corps récupère mieux, que je peux courir avec mes enfants, etc. Et ça me fait aussi me sentir mieux émotionnellement. Pour moi, c'est un style de vie. J'y pense 24 heures sur 24 (...) J'essaie de faire attention à mon corps tout le temps." Ainsi, il avait hésité pendant deux ans à se faire opérer (une intervention qu'il avait finalement subie en 2018) alors que son coude droit nécessitait de passer sur le billard.
"Je veux être le seul propriétaire de mon club"
"Je n'aime pas les opérations, j'espère vraiment ne plus en subir aucune dans ma vie. Et je fais tout pour éviter ça", avoue le grand absent du dernier Open d'Australie, qui avait reconnu récemment qu'il pourrait également manquer d'autres rendez-vous du Grand Chelem à l'avenir s'il devait impérativement se faire vacciner pour pouvoir les disputer. Toujours en raison de ce soin presque irrationnel qu'il porte à son corps. "Personne sur cette Terre ne connaît mieux mon corps que moi. Je veux être le seul propriétaire de mon corps. Si je n'ai pas une compréhension suffisante de mon corps, c'est comme si j'en donnais l'autonomie à quelqu'un d'autre." Si l'homme aux vingt titres en Grand Chelem ne cache pas qu'il ne prendra jamais aucune décision contraire à ce qu'il souhaite pour son organisme, il nie farouchement en revanche "être soumis à certaines influences", comme beaucoup le rapportent. "Je consulte comme tout le monde des docteurs en médecine conventionnelle. Beaucoup. Des spécialistes en pneumologie, immunologie, en Serbie, en France, en Suisse, aux États-Unis... Je les écoute et, avec ma connaissance de mon corps, je fais ma propre analyse et je prends des décisions." Quitte à nuire à sa carrière, comme cela a été le cas en janvier dernier à Melbourne, où les exigences et la connexion du Serbe avec son corps ont amené l'Australie à lui claquer la porte au nez.