Cincinnati 2015 : Quand Federer améliorait son record face au maudit Djokovic

Cincinnati 2015 : Quand Federer améliorait son record face au maudit Djokovic©Media365

Paul Rouget, Media365 : publié le vendredi 20 août 2021 à 15h55

Recordman des victoires à Cincinnati, Roger Federer y avait conquis son septième sacre en 2015 grâce à un succès en finale contre un Novak Djokovic alors maudit dans l'Ohio.

En 2015, Roger Federer, alors âgé de 34 ans, avait encore impressionné à Cincinnati, améliorant son record en remportant le tournoi de l'Ohio pour la septième fois, pour prendre encore plus ses distances au palmarès par rapport à Mats Wilander (4 titres) et Andre Agassi et Pete Sampras (3 titres). En seulement 1h30 de jeu, il avait dompté en finale son rival Novak Djokovic (7-6[1], 6-3), qui enregistrait alors sa cinquième défaite en autant de finales à Cincinnati, dont trois face au maître suisse, et les deux autres contre Andy Murray, en 2008 et en 2011.

"Je savais qu'il allait se montrer agressif. Et j'ai essayé de gérer ça. Ça s'est bien passé jusqu'au tie-break du premier set. Après, il était tout simplement meilleur", lâchait ensuite le Serbe, qui aurait pu devenir le premier joueur à remporter les neuf Masters 1000. Le numéro un mondial n'en avait toutefois pas perdu le sourire. "C'est la cinquième fois que je suis en finale ici, il faut peut-être que j'attende que Roger prenne sa retraite pour gagner ici", avait-il ainsi plaisanté, beau joueur.

Federer intouchable

Pour disputer cette nouvelle finale, il avait successivement dominé Benoît Paire (7-5, 6-2), David Goffin (6-4, 2-6, 6-3), Stan Wawrinka (6-4, 6-1), alors numéro 5 mondial, et Alexandr Dolgopolov (4-6, 7-6[5], 6-2). Mais Federer avait fait bien meilleure impression. Car que ce soit contre Roberto Bautista Agut (6-4, 6-4), Kevin Anderson (6-1, 6-1), Feliciano Lopez (6-3, 6-4) ou Andy Murray dans le dernier carré (6-4, 7-6[6]), le numéro 3 du classement ATP n'avait pas lâché le moindre set en route et, plus fort encore, sans concéder la moindre balle de break !

Et en finale, ce 41e affrontement entre les deux hommes allait donc tourner à l'avantage du Bâlois. Il ne sera parvenu à prendre le service de son adversaire qu'à une seule reprise, mais aura dégagé une impression de maîtrise et de confiance tout au long de la rencontre. Un succès qui lui permettait alors de mener 21-20 dans ses duels face au Serbe, et de remporter au passage le 87e trophée de sa carrière, rien que ça. Un Suisse requinqué après avoir décidé de zapper le tournoi de Toronto.

"Je me sens aussi bien que l'an dernier, mais pas aussi fatigué. Je sens encore les bénéfices de ma pause", confiait alors celui qui avait atteint la finale au Canada avant de remporter son sixième titre dans l'Ohio. Mais ce programme ne lui avait pas réussi à l'US Open. En quête d'un sixième sacre à New York, il avait échoué dans le dernier carré, s'inclinant face au futur vainqueur Marin Cilic. En 2015, Federer était en revanche en bien meilleure forme à l'heure d'aborder le Grand Chelem américain.

La revanche de Djokovic

Comme à Cincinnati, il allait arriver jusqu'en finale sans perdre de set, signant des victoires très convaincantes en quarts de finale face à Richard Gasquet (6-3, 6-3, 6-1) puis contre son compatriote Stan Wawrinka (6-4, 6-3, 6-1). Djokovic en avait lui laissé filer deux, en huitièmes face à Roberto Bautista Agut (6-3, 4-6, 6-4, 6-3) puis au tour suivant contre un autre Espagnol, Feliciano Lopez (6-1, 3-6, 6-3, 7-6[2]). Mais en finale, le « Djoker » allait de nouveau faire entendre raison à « Rodger », s'imposant en quatre sets (6-4, 5-7, 6-4, 6-4), comme à Wimbledon face au même adversaire, pour s'adjuger son dixième titre du Grand Chelem.

Une revanche de la finale de Cincinnati remportée donc par le Serbe, qui allait récidiver en finale du Masters de Londres (6-3, 6-4) pour prendre (définitivement ?) l'avantage dans ses affrontements face au Suisse, qui l'avait dominé lors de la phase de poules. C'est au même stade de la compétition qu'il dominera une 23e fois Djokovic en 2018. Ce dernier avait alors pris une douce revanche quelques mois plus tôt en s'imposant pour la première fois à Cincinnati, grâce à un succès 6-4, 6-4 contre Federer en finale. La preuve qu'il n'était pas maudit dans l'Ohio, où il allait également être sacré en 2020, face à Milos Raonic (1-6, 6-3, 6-4). Mais si Novak Djokovic s'est adjugé beaucoup d'autres records depuis cette finale de 2015, pas sûr qu'il parvienne à battre celui de Roger Federer à Cincinnati, où le Suisse reste définitivement le roi...

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