Mathieu Warnier, Media365 : publié le samedi 15 février 2025 à 22h50
Alors que l'AMA a annoncé ce samedi une suspension de trois mois pour Jannik Sinner, les réactions se sont multipliées dans le petit monde du tennis avec beaucoup de questions qui se posent.
Jannik Sinner est fixé. Contrôlé positif au clostebol l'an passé en marge du Masters 1000 d'Indian Wells, le numéro 1 mondial a vu l'Agence Mondiale Antidopage (AMA) annoncer ce samedi un accord qui voit l'Italien être suspendu pour les trois prochains mois. Une sanction qui ne manque pas de faire parler dans le petit monde du tennis. L'un des plus critiques a été Stan Wawrinka. Par l'intermédiaire des réseaux sociaux, le vainqueur de trois tournois du Grand Chelem a affirmé qu'il ne « peut plus croire à un sport propre » au vu de l'accord trouvé entre l'Italien et l'instance mondiale de lutte contre le dopage. De son côté, Nick Kyrgios a affirmé que « l'équipe de Sinner a fait tout ce qui était en son pouvoir pour aller de l'avant et accepter une suspension de trois mois, sans perdre de titres ni d'argent ». Pour l'Australien, c'est un « triste jour pour le tennis », ajoutant que « l'équité dans le tennis n'existe pas ». Ancien numéro 1 mondial à la fin des années 1990, Yevgeny Kafelnikov est allé jusqu'à se poser la question de la raison derrière la suspension à l'encontre de Jannik Sinner. « Si vous êtes sûr à 100% de votre innocence, pourquoi accepter une suspension de trois mois ? Cela n'a aucun sens », a ainsi affirmé le Russe. Pour trouver un soutien au Transalpin, c'est du côté de la Fédération Italienne de tennis (FIT) qu'il fallait chercher.
Sinner soutenu par sa fédération
En effet, son président Angelo Binaghi a pris le parti de son compatriote. « C'est la première fois qu'une injustice honteuse nous rend heureux, car notre première pensée va au garçon, qui voit la fin d'un cauchemar, a-t-il confié dans un communiqué. Il reste le regret de tout ce que Jannik Sinner a dû endurer. Ce sera peut-être la dernière grande erreur de l'AMA. » Aux yeux du patron du tennis italien, cette dernière a « décidé de changer les règles qui ont forcé Jannik Sinner à accepter un compromis qui, tout en ne reconnaissant aucune responsabilité de sa part », ajoutant que cela est « vraiment injuste ». A l'approche de l'ouverture du tournoi ATP de Doha, les langues ne se sont pas déliées face à la presse, avec notamment Carlos Alcaraz qui ne s'est pas présenté en conférence de presse. Seul un journaliste roumain, faisant un parallèle avec la situation vécue par Simona Halep, a raillé le fait que la suspension de l'Italien s'achève à temps pour le Masters 1000 de Rome. « Il ne va pas voyager, pas se fatiguer et préparer à merveille la saison sur terre battue, a-t-il confié sous couvert d'anonymat. En plus il jouera Rome... » Ce qu'un confrère italien a mis au conditionnel, signe que le sujet reste brûlant et que la nature même de sa conclusion, liée à un accord entre le joueur et l'AMA, n'a rien arrangé à la situation.