Clément Pédron, Media365, publié le samedi 31 décembre 2022 à 22h00
Finaliste malheureux à l'Open d'Australie en début d'année mais N°1 mondial, Daniil Medvedev a ensuite enchaîné quelques pépins physiques cette saison. Vainqueur de deux tournois, devenu père au mois d'octobre, le Russe a alterné le bon et le moins bon.
Daniil Medvedev est passé par toutes les émotions en 2022. Des plus tristes aux plus belles. Il a par moments montré qu'il était le meilleur joueur du monde, par moments subi sa nationalité et par moments affiché son visage d'il y a quelques années. On ne peut pas toujours gagner, surtout quand on a Rafael Nadal sur son chemin ou bien l'autre Espagnol de cette année 2022, Carlos Alcaraz. Sa paternité, officialisée le 14 octobre dernier, a également « joué » en cette fin de saison. Il n'empêche que le Russe, vainqueur de l'US Open 2021, son premier Grand Chelem en carrière, affichait de grandes ambitions en 2022. Et le moins que l'on puisse dire est que le futur jeune papa de 26 ans a démarré l'année sur les chapeaux de roues. À l'Open d'Australie, Daniil Medvedev a enchaîné les tours en ne perdant que cinq sets jusqu'en finale. Opposé à Rafael Nadal, le protégé de Gilles Cervara a idéalement débuté son match contre le Majorquin en empochant les deux premières manches et en s'octroyant trois balles de break au milieu du troisième set. La suite, on la connaît : un retour magistral de l'Espagnol et un iconique vingt-deuxième titre du Grand Chelem pour lui, au bout de 5h30 de combat. Si des larmes de joie ont coulé le long du visage de Nadal, un torrent de tristesse s'est déversé dans la tête du Russe qui se voyait déjà gagner un deuxième Majeur de suite.
Heureusement pour lui, le Russe ne plonge pas et relève la tête à Acapulco, pour le tournoi suivant, où il atteint la demi-finale. Cette performance lui permet de devenir N°1 mondial où il devient le premier jour hors du Big Four à occuper cette place depuis Andy Roddick en février 2004. C'est aussi le troisième joueur russe à se classer N°1, après Kafelnikov en 1999 et Safin en 2000. Dans la foulée, le Russe enchaîne deux éliminations en Masters 1000, au troisième tour contre Monfils à Indian Wells et en quarts de finale contre Hubert Hurkacz à Miami avant de subir une intervention chirurgicale pour soigner une hernie discale.
Exclusion, paternité et fin de saison en délitante
De retour de convalescence, Daniil Medvedev retrouve la terre battue, une surface qu'il n'apprécie pas vraiment. Après une défaite au deuxième tour à Genève contre Gasquet, le Russe s'incline en huitièmes de finale à Roland Garros contre Marin Cilic. Exclu de Wimbledon en raison de sa nationalité, il enchaîne quand même avec deux finales (perdues) sur gazon à Hertogenbosch et Halle avant de passer sur dur, en indoor. Victorieux à Los Cabos, demi-finaliste à Cincinnati puis éliminé en huitièmes de finale de l'US Open dont il était tenant du titre, Daniil Medvedev est sur une belle lancée lorsqu'il se blesse à nouveau, à Astana en demi-finale contre Djokovic où il doit déclarer forfait. Après avoir assisté à la naissance de sa fille quelques jours plus tard, le Russe a repris la raquette pour remporter son deuxième titre de la saison à Vienne contre Denis Shapovalov.
Les deux derniers tournois de l'année, le Rolex Paris Masters et les ATP Finals n'ont malheureusement pas souri au désormais 7eme mondial avec une élimination dès son entrée en lice dans la capitale et dès la phase de poule à Turin. Mais, alors qu'il avait parfois montré son visage d'antan, il a préféré positiver au moment de poser son regard sur sa saison 2022 : « Je suis confiant, oui, a t-il rappelé en conférence de presse. Si je n'avais pas eu le tournoi d'Astana et de Vienne où j'ai joué à un bon niveau, peut-être que j'aurais un peu moins confiance. Après l'Open d'Australie, je sais que je n'ai pas réussi à obtenir de résultats. Et même si j'ai atteint certaines finales, je n'ai gagné qu'un tournoi. Au final, je n'ai pas réalisé une mauvaise saison, mais j'attendais plus de moi. Après soyons honnêtes, je suis sûr que je vais pouvoir faire quelque chose de grand dans le futur. Je dois juste continuer à travailler. Je serai triste pendant un ou deux jours, puis je profiterai de mes jours de repos et ensuite je me préparerai pour la prochaine saison. » Rendez-vous en 2023 alors, Daniil.