Vendée Globe : Un règlement renforcé pour les mamans en 2028 ?

Thomas Siniecki, Media365 : publié le lundi 06 mars 2023 à 18h31

Il était impossible pour le Vendée Globe de changer le règlement en cours de route après l'imbroglio Clarisse Crémer, alors qu'on est au coeur du processus de qualification (accumulation de milles en mer). Même si tout le monde n'en était pas convaincu...

Le dossier Clarisse Crémer, jeune maman et lâchée par Banque Populaire en vue du Vendée Globe 2024 (puisque pénalisée par sa grossesse, elle n'était plus en mesure de participer aux qualifications pour la course), avait finalement conduit au retrait pur et simple du sponsor face à l'ampleur de la polémique. Le directeur de l'épreuve, Alain Leboeuf, annonce lundi qu'un groupe de travail va être constitué afin d'intégrer au règlement les éventuelles futures grossesses, mais seulement à partir de l'édition... 2028 - puisque le Vendée Globe n'a lieu que tous les quatre ans. "Patricia Brochard présidera ce comité, composé de médecins, skippeuses et skippers, détaille la ministre des Sports. Il sera chargé de proposer des solutions permettant une meilleure intégration de la maternité et de la parentalité."

Davies : "On n'a pas été assez exigeants. On aurait dû aller plus loin"

Pour le moment, difficile de savoir concrètement quelles seront les mesures choisies et appliquées, un peu à l'image du comité d'éthique national également annoncé par Amélie Oudéa-Castéra la semaine dernière (transversal pour l'ensemble des fédérations nationales). "A aucun moment, une grossesse ne devrait être une raison de compromettre une carrière sportive, s'exclame encore la ministre. Avec l'ensemble du mouvement sportif, nous agissons pour mieux accompagner nos championnes dans leur maternité et certains progrès bénéficieront aussi aux jeunes papas."


Samantha Davies s'était notamment exprimée pour soutenir sa collègue, rappelant au passage que son sponsor Saveol en 2012 l'avait soutenue alors qu'elle était enceinte elle aussi. Elle ne rejetait pas non plus sa responsabilité (pour Le Télégramme) : "On a tous fait une connerie. Je fais partie de la commission sportive, et en plus, je suis maman. On savait très bien qu'elle avait un projet de maternité, elle l'avait dit après le dernier Vendée Globe, et malgré notre volonté de trouver une solution, on n'a pas été assez exigeants. On aurait dû aller plus loin sur ce dossier-là. C'est un peu notre faute à nous tous. On aurait dû gérer ça avant." Malgré tout, la navigatrice britannique se disait certaine que Crémer aurait bénéficié d'une invitation, ce qui aurait pu (dû ?) inciter Banque Populaire à lui maintenir sa confiance.

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