Vendée Globe : Crémer rêve d'une pizza au chèvre

Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le mardi 15 décembre 2020 à 13h05

Actuellement 12eme du Vendée Globe, la jeune Française Clarisse Crémer fait part de son quotidien et explique ce dont elle se prend à rêver en pleine mer.

En cette époque morose dictée par ce satané Covid-19, le Vendée Globe suscite l'admiration avec les exploits de tous ces navigateurs partis en mer pour réaliser le tour du monde. Les rebondissements ont déjà été nombreux, au large et au classement, et heureusement Kevin Escoffier s'en est sorti après sa mésaventure qui aurait bien pu mal tourner. Parmi les participants, Clarisse Crémer apporte un brin de fraîcheur réjouissant.

A 30 ans, la Française occupe actuellement la 12eme place de la course, à 1175 miles de Thomas Ruyant, passé en tête ces dernières heures. A bord de « Banque Populaire X », la navigatrice fait partager sa course chaque semaine dans un carnet de bord dans Le Parisien, pour le meilleur et pour le pire. Sur son voilier, Clarisse Crémer a l'impression d'être hors du temps. « En mer, on ne réinvente pas la vie : les jours s'enchaînent, les uns après les autres. Ils s'enchaînent d'ailleurs incroyablement vite ! Moi qui redoutais l'ennui, j'en viens à avoir peur de ne pas avoir le temps de profiter de cette aventure unique qu'est un Vendée Globe », souligne la jeune femme.

Crémer : « L'impression que la vie à terre n'est qu'un vague souvenir »

« Mais sans repère chronologique, on ne compte plus les journées comme ailleurs, poursuit-elle. Sommes-nous lundi, mercredi ou dimanche ? Une manœuvre, une giration du vent, un imprévu à gérer vont dicter les journées beaucoup plus strictement qu'une considération de calendrier ! En solitaire, ce sentiment d'être hors du temps arrive bien vite, et après plus d'un mois en mer je peux désormais affirmer que chaque journée semble le renforcer un peu plus. Tant et si bien que j'ai l'impression que la vie à terre n'est qu'un vague souvenir et que mon quotidien sera à tout jamais lié à cette petite boîte de carbone qui file à vive allure sur l'océan Indien, mon bateau Banque Populaire ».

« Mon quotidien, ce sont les empannages, les envois de petit gennaker, l'oreiller humide de sel, les oiseaux des mers australes »

« Certes, je me surprends à rêver d'un repas de terrien (une pizza au chèvre en l'occurrence) ou d'une longue douche chaude (cela fait 15 jours que je ne me suis pas véritablement lavée), mais je n'y crois pas sérieusement, se laisse ensuite aller Crémer dans un commentaire qui ne peut qu'entraîner un sourire à sa lecture. Mon quotidien, ce sont les empannages, les envois de petit gennaker, l'oreiller humide de sel, les oiseaux des mers australes qui me suivent sans se lasser... » « Quoi qu'il en soit, je l'aime et la chéris cette sensation d'être sur un tapis roulant sans fin, je n'ai pas d'autre volonté que d'avancer, pas pour être quelque part en particulier mais parce que c'est ce qui me définit en tant que marin, conclut la jeune Française. Voilà tout ! »

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