Vendée Globe : Beyou, un favori finalement treizième

Vendée Globe : Beyou, un favori finalement treizième©Media365

Aurélie SACCHELLI, Media365, publié le samedi 06 février 2021 à 11h25

Co-favori du Vendée Globe, mais contraint de rentrer aux Sables d'Olonne pour réparer son monocoque Charal avant de repartir, Jérémie Beyou a finalement franchi la ligne d'arrivée en treizième position ce samedi.


Avec Alex Thomson, il était favori à la victoire finale dans ce Vendée Globe 2020-21, mais comme l'Anglais, il a dû s'avouer vaincu. Si le skipper de Hugo Boss a carrément dû abandonner au large de l'Afrique du Sud, Jérémie Beyou a quant à lui pu réparer avant de repartir à l'aventure. Le skipper de Charal, monocoque équipé de foils, avait dû faire demi-tour après trois jours de course, pour réparer notamment son safran et une bastaque tribord. De retour aux Sables d'Olonne, il y est resté pendant trois jours, hésitant longtemps sur l'intérêt de repartir alors que tout espoir ce victoire était vain. Mais Beyou est reparti le 17 novembre, pour entamer une magnifique remontada. Trente-deuxième au moment de son deuxième départ, il a franchi la ligne d'arrivée en treizième position ce samedi matin, après avoir doublé treize bateaux (sept ont abandonné entre temps). Tout seul pendant presque un mois, il s'est ensuite retrouvé dans le dernier peloton dans l'Atlantique Sud (27eme au cap de Bonne-Espérance), avant de rattraper le groupe suivant à l'entrée du Pacifique (20eme au cap Leeuwin). Finalement 17eme au cap Horn, il a encore remonté quatre bateaux dans l'Atlantique, le dernier étant Romain Attanasio (Pure-Best Western), qui devrait arriver samedi également.

Beyou : "Une grosse victoire sur moi-même"

"Je suis super content et super fier de ce que j'ai fait au final, a confié le skipper de 44 ans à l'arrivée. Dans le sport, il ne faut pas baisser les bras, même si les scénarios ne sont pas ceux qu'on attendait. Ce n'était pas le Vendée Globe que j'attendais, je ne le cache pas, ça été super dur au début mais c'est tellement beau d'y être arrivé à la fin ! Le Vendée Globe, ça n'a jamais été facile. Je prends la 13eme place mais l'aventure humaine est fabuleuse. Boucler la boucle, c'est déjà fabuleux. C'est important de jouer la gagne, je travaille pour ça mais le Vendée Globe reste une aventure humaine. Je pense vraiment à tous ceux qui ont abandonné, moi j'ai eu la chance de pouvoir repartir. La prochaine fois, ils seront là. J'ai découvert très au fond de moi une personnalité qui n'existait pas ou que je refoulais. J'étais là pour la compétition, la gagne, à en oublier des fois la notion humaine, la notion de plaisir et de partage. J'avais le sentiment qu'on ne pouvait pas tout faire en même temps, et j'ai découvert que c'était finalement possible. J'ai découvert une autre façon de naviguer, j'ai appris beaucoup sur le bateau et j'ai pris beaucoup de plaisir. J'ai tiré sur le bateau. J'ai vécu pleinement le truc, je suis allé au bout de cette angoisse qui revenait, j'ai réussi à surmonter ça alors que ça me paraissait impossible. C'est une grosse victoire sur moi-même." Contraint à l'abandon en 2009 et 2013, troisième en 2017 et donc treizième en 2021, nul doute que Jérémie Beyou visera de nouveau la victoire dans quatre ans. En ce samedi midi, douze skippers sont encore en course.

VOILE / VENDEE GLOBE 2020-2021
Classement final au fil des arrivées
1- Yannick Bestaven (FRA/Maître CoQ IV*) arrivé le 28 janvier à 3h19'46'' après 80 jours, 3 heures, 44 minutes et 46 secondes de course
2- Charlie Dalin (FRA/Apivia*) arrivé le 27 janvier à 20h35'47'' après 80 jours, 6 heures, 15 minutes et 47 secondes de course
3- Louis Burton (FRA/Bureau Vallée 2*) arrivé le 27 janvier à 23h45'12'' après 80 jours, 10 heures, 25 minutes et 12 secondes de course
4- Jean Le Cam (FRA/Yes We Cam !) arrivé le 28 janvier à 21h19'55'' après 80 jours, 13 heures, 44 minutes et 55 secondes de course
5- Boris Herrmann (ALL/SeaExplorer-Yacht Club de Monaco*) arrivé le 28 janvier à 11h19'45'' après 80 jours, 14 heures, 59 minutes et 45 secondes de course
6- Thomas Ruyant (FRA/LinkedOut*) arrivé le 28 janvier à 5h42'01'' après 80 jours, 15 heures, 22 minutes et 1 seconde de course
7- Damien Seguin (FRA/Groupe Apicil) arrivé le 28 janvier à 12h18'20'' après 80 jours, 21 heures, 58 minutes et 20 secondes de course
8- Giancarlo Pedote (ITA/Prysmian Group*) arrivé le 28 janvier à 13h02'20'' après 80 jours, 22 heures, 42 minutes et 20 secondes de course
9- Benjamin Dutreux (FRA/Omia-Water Family) arrivé le 29 janvier à 10h05'20'' après 81 jours, 19 heures, 45 minutes et 20 secondes
10- Maxime Sorel (FRA/V and B-Mayenne) arrivé le 30 janvier à 4h50'15'' après 82 jours, 14 heures, 30 minutes et 15 secondes de course
11- Armel Tripon (FRA/L'Occitane en Provence*) arrivé le 1er février à 6h27'50'' après 84 jours, 17 heures, 7 minutes et 50 secondes de course
12- Clarisse Crémer (FRA/Banque Populaire X) arrivée le 3 février à 16h44'25 après 87 jours, 2 heures, 24 minutes et 25 secondes de course
13- Jérémie Beyou (FRA/Charal) arrivé le 6 février à 9h15'58 après 89 jours 18 heures 55 minutes et 58 secondes de course
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Pour avoir participé à l'opération de récupération de Kevin Escoffier, trois navigateurs ont bénéficié d'une compensation à l'arrivée, qui a été réduite de leur temps de course :

- Jean Le Cam (Yes We Cam !) a récupéré 16 heures et 15 minutes
- Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) a récupéré 10 heures et 15 minutes
- Boris Herrmann (SeaExplorer-Yacht Club de Monaco) a récupéré 6 heures

Abandons :
Nicolas Troussel (FRA/Corum L'Epargne*) : démâtage, après 7 jours de course
Alex Thomson (GBR/Hugo Boss*) : avarie de safran, après 20 jours de course
Kevin Escoffier (FRA/PRB*) : voie d'eau, après 22 jours de course
Sébastien Simon (FRA/Arkéa-Paprec*) : foil endommagé après rencontre avec un OFNI, après 25 jours de course
Samantha Davies (GBR/Initiatives-Cœur*) : quille endommagée, après 26 jours de course
Fabrice Amedeo (FRA/Newrest - Art et Fenêtres*) : avarie informatique, après 33 jours de course
Isabelle Joschke (FRA-ALL/MACSF) : quille endommagée, après 62 jours de course
Sébastien Destremau (FRA/Merci) : multiples avaries, après 68 jours de course

* bateau équipé de foils

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