Affaire Agnel - FFN : "On a fait entrer le loup dans la bergerie"

Affaire Agnel - FFN : "On a fait entrer le loup dans la bergerie"©Media365

Aurélien CANOT, Media365, publié le mardi 14 décembre 2021 à 10h35

Invité ce mardi matin de l'émission Apolline Matin sur RMC pour évoquer la mise en examen de Yannick Agnel pour viol et agression sexuelle, le président de la FFN Gilles Sézionale a reconnu que beaucoup de choses étaient à revoir au niveau de l'encadrement comme de l'accueil des jeunes. Le patron de la natation française regrette par ailleurs d'avoir "fait entrer le loup dans la bergerie".

"On ne s'était rendu compte de rien, sinon on aurait réagi, et Lionel (Horter) aurait agi aussi. Malheureusement dans ces cas-là, c'est souvent sous vos yeux et personne ne s'en rend compte. C'est toujours la problématique." Présent ce martin matin sur le plateau d'Apolline Matin sur RMC pour évoquer la mise en examen de Yannick Agnel pour viol et agression sexuelle sur mineure de 15 ans pour des faits remontant à 2016, Gilles Sézionale a paru encore sous le choc. "Nous étions loin de penser une chose pareille (...) Yannick étant dans la maison de son entraîneur, je ne vois pas comment ça n'aurait pas pu être ébruité. Je pense que tous les gens ont découvert des choses." Le président de la Fédération française de natation déplore notamment d'avoir "fait entrer le loup dans la bergerie". Cela amène surtout le patron de la natation française à penser que beaucoup de choses doivent être revues au niveau de l'accueil et de l'encadrement des jeunes, où il estime que le manque est évident. "C'est d'essayer de réfléchir à l'accueil des jeunes, qu'ils soient mineurs ou pas, dans des conditions limites chez les entraîneurs, analyse le dirigeant dans un discours aux allures de mea culpa. Il y a vraiment quelque chose à voir de ce côté-là, parce que c'est quelque chose qui doit être évité. On fait rentrer le loup dans la bergerie. On s'aperçoit parfois que des jeunes filles partent très jeunes chez les entraîneurs ou sont dans des colocations. C'est quelque chose qui doit être revu aujourd'hui. Il y a un manque d'encadrement évident dans nos pratiques sportives."

Sézionale : "C'est passible d'une peine pénale"



Par ailleurs, Gilles Sézionale, qui refuse de comparer cette affaire avec la relation qu'aurait eue pendant dix ans l'actuelle ministre des sports Roxana Maracineanu, alors mineure et elle aussi nageuse, avec son entraîneur de l'époque Lionel Horter (le père de Naome Horter, qui a porté plainte contre Agnel) - "je ne veux pas m'immiscer dans la vie de madame la ministre, d'autant que ce n'est pas le même contexte qu'une mineur de 13 ans avec un adulte de 23 ou 24 ans" - ne veut pas entendre parler de consentement. "Yannick Agnel a commis un acte plus que répréhensible. La différence d'âge est passible d'une peine pénale. On ne peut pas considérer cela comme un consentement, on ne peut pas reconnaître le consentement. Vous avez toujours une emprise dans le monde du sport, c'est certain, car il y a toujours une relation très forte entre l'entraîneur et l'entraîné, qu'il s'agisse de filles ou de garçons (...) Mais même s'il y a consentement, on ne peut pas considérer ça comme du consentement." Le double champion olympique de Londres sera jugé devant les assises dans les prochains mois. Il encourt jusqu'à vingt ans de réclusion criminelle.

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