Ski alpin : "Tout ça pour ça...", le cri d'alerte de Muffat Jeandet, jambe cassée et forfait pour les Jeux

Thomas Siniecki, Media365 : publié le samedi 08 janvier 2022 à 12h27

La blessure grave de Victor Muffat Jeandet aurait pu - dû ? - être évitée, jeudi à Zagreb. Tout le monde s'accordait pour dire que la piste croate était impraticable, ce qui n'a pas empêché la FIS de lancer tout de même les hostilités.

Victor Muffat Jeandet s'est fracturé la cheville jeudi à Zagreb, lors d'un slalom qui n'aurait jamais dû se tenir au vu des conditions. Après son entraîneur, qui avait déjà fait part de sa colère, c'est le skieur français lui-même qui a témoigné son désarroi avec un très long message. "Tout ça pour ça... Tout le travail depuis des mois et des mois, les heures sur les skis, à la muscu, à bosser, à transpirer, à souffrir, qui s'évaporent d'un coup... Quel gâchis ! Je n'ai pas enfourché (on ne sait jamais, si je reçois une nouvelle amende de 960 euros en cadeau...). Ça a cédé sous mes appuis, j'ai été déséquilibré et l'ensemble de mon ski s'est complètement immobilisé d'un coup dans une neige bizarre. J'ai senti un gros bras de levier, une sensation dans ma chaussure et ça m'a cassé le péroné. Je vais me faire opérer."

"Je ne cherche plus à faire bouger le système, il ne changera jamais !"

Muffat Jeandet, qui voit sa saison olympique s'envoler, "accepte depuis toujours les risques et les blessures" : "C'est inhérent à mon métier et ma passion, je fais du géant et de la vitesse, j'ai eu des entorses, des fractures et des opérations, ça aurait pu arriver n'importe où, n'importe quand, être bien plus grave... Mais c'est sûr que se blesser sérieusement en slalom pour la première fois de sa vie en 20 ans, sur une piste où le dossard 19 finit sur l'herbe, ça fait forcément un peu réfléchir... Très, très peu de gens savent et se rendent compte de tous les efforts, les investissements et la rigueur qu'il faut avoir au quotidien, depuis de longues années, pour s'aligner au départ. Même la FIS ne le sait pas !" La course a finalement été interrompue à la suite du passage de ce 19eme dossard.



Le skieur français alerte ensuite sur le calendrier, les règlements ou la gestion du Covid : "La liste des contraintes ne faisant que s'allonger de jour en jour, ça peut paraitre fou mais j'en suis presque à me demander si ce n'est pas un soulagement. Je n'ai rien de grave, je n'en veux à personne, je ne cherche aucun responsable, je ne suis pas aigri, j'ai pris le départ en pleine âme et conscience. Personne ne me force à faire ça, je fais juste un constat de ce que l'on vit et ce à quoi on est malheureusement confrontés de plus en plus. Je ne cherche plus à faire bouger le système, il ne changera jamais ! Le business continuera à tourner avec d'autres pions, il y aura d'autres chairs à canon pour servir les multiples intérêts au-dessus du sportif. Si tu veux faire partie du jeu, il faut l'accepter."

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