Paul Rouget, Media365 : publié le mardi 19 avril 2022 à 12h59
Alors que de nombreux grands noms du sport français ont appelé à faire barrage à Marine Le Pen au second tour des élections présidentielles, le biathlète Emillien Jacquelin affiche son opposition à cet "appel au vote" pour Emmanuel Macron.
La semaine dernière, une cinquantaine de sportives et de sportifs français avaient publié une tribune où ils prenaient position contre Marine Le Pen, la candidate du Rassemblent National qui sera de nouveau opposée à Emmanuel Macron dimanche prochain, au second tour des élections présidentielles. "Nous, sportives et sportifs français de tous horizons et de toutes disciplines, ne pouvons imaginer que ce moment historique soit marqué du sceau d'une présidence d'extrême droite, pouvait-on lire dans cette tribune notamment co-signée par Marie-José Pérec, Tony Parker, Nikola Karabatic, Yannick Noah ou encore Antoine Dupont. Le sport auquel nous croyons, celui des valeurs de l'olympisme, est fait d'amitié et de respect ; il est le lieu de la mixité. Il refuse toutes les discriminations."
"On ne vit pas la même vie que les autres Français"
Une prise de position pas vraiment du goût d'Emilien Jacquelin. Le biathlète grenoblois s'est exprimé sur RMC, et a avoué être "gêné" par cette tribune. "Car je suis vraiment pour que les sportifs se positionnent sur des sujets importants, comme les sujets sociétaux. On a parlé de la faim dans le monde, mais il y a aussi plein de domaines où le sportif doit être important. Mais là c'est de la politique, avec un appel au vote. Et c'est ça qui me gêne, de dire : « Voter pour tel candidat ». Ça me gêne par rapport à une partie des Français qui a choisi Marine Le Pen comme candidate pour la présidentielle. Après chacun à ses convictions, sa vie..., poursuit celui qui a remporté deux médailles d'argent, en relais et en relais mixte, lors des derniers Jeux de Pékin. Moi je trouve qu'être sportif de haut niveau, c'est un peut faire partie de « l'élite », même si je n'aime pas ce mot. Mais on est dans un cadre idyllique, où on passe les meilleures années de nos vies en dehors de la société finalement. On vit quelque chose d'unique et moi ça me gêne que des sportifs appellent à voter pour un candidat parce qu'on ne vit pas la même vie que les autres Français. Voilà, j'ai mes idées, mais je respecte le choix de chacun."