Jacquelin : " Je ne trouve plus mon bonheur "

Jacquelin : " Je ne trouve plus mon bonheur "©Panoramic, Media365

Aurélien Canot, Media365, publié le vendredi 06 janvier 2023 à 17h08

Passé complètement au travers (64eme), vendredi lors du sprint de Pokljuka sur cette même neige où il avait signé l'un des plus beaux exploits de sa carrière deux ans plus tôt, Emilien Jacquelin a tenu des mots très forts ensuite. Au-delà de ne pas retrouver son talent, le Grenoblois s'inquiète en effet de ne plus retrouver son "bonheur".


De la soupe à la grimace au menu de nos Bleus, vendredi à Pokljuka (Slovénie) lors du premier sprint de l'année 2023. Si Quentin Fillon Maillet (9eme), certes toujours en plein doute, et Antonin Guigonnat (10eme) ont limité la casse, loin derrière un Johannes Boe toujours en mode extra-terrestre, Emilien Jacquelin n'y a pas échappé. Comme Fabien Claude (37eme) et son frère Emilien Claude (83eme), le Grenoblois a rendu la pire copie de sa vie sur le format, avec un 5 sur 10 au tir, alors qu'il s'était déjà manqué en fin d'année sur tous les rendez-vous de la manche du Grand-Bornand. "J'étais très concentré à bien faire sur les skis comme sur le pas de tir, et finalement j'étais très fatigué, cette course a été très difficile. J'analyserai avec mes coachs le pourquoi du comment, mais bien sûr que ce sont des courses où je ne me fais pas du tout plaisir. Sur le tir couché, je suis bien engagé, les deux dernières sont cordon (sic). Le tir debout commence bien et m'échappe derrière. Il n'y a pas de secret. Il faut que j'essaye d'évoluer une bonne fois pour toutes, parce que c'est fatiguant", pestait sur La Chaîne L'Equipe un Jacquelin auteur deux ans plus tôt dans cette même station slovène de l'une des plus belles performances de sa carrière, en remportant la poursuite des Mondiaux après avoir terminé 3eme du sprint. Avec du recul, le double médaillé d'argent olympique estime que paradoxalement, cela ne lui a pas forcément rendu service pour la suite.

Jacquelin : "Quelque chose s'est cassé"

"Ici, j'ai fait quelque chose d'exceptionnel, mais j'ai l'impression que ce jour-là, il y avait quelque chose qui s'était cassé aussi, intérieurement. Depuis, je cours derrière quelque chose qui n'est pas moi et qui ne me ressemble pas. J'essaye de retrouver tout mon naturel, toute mon aisance et ma facilité, mais quelque chose s'est cassé et j'avoue que depuis, on ne peut pas parler vraiment de bonheur, que ce soit sur le pas de tir ou sur les skis, mais ça fait partie d'une carrière (...) Il y a des moments durs et j'espère que ça sourira plus tard." De la même façon, le troisième du classement général avant le coup d'envoi de l'étape de Pokljuka estime qu'il faut peut-être voir aussi un message dans cet enchaînement de contre-performances (il ne disputera même pas la poursuite de samedi). "Ça fait mal, après, c'est peut-être un mal pour un bien. Reprendre les bases, retravailler, dans le calme et la sérénité. Il me manque un peu de tout. Oui, j'étais 3eme du général, mais personne n'y prête attention, car je vois bien qu'il me manque quelque chose sur l'ensemble des courses, comme au Grand-Bornand. C'est à moi de trouver intérieurement ce qui ne va pas pour évoluer. Je ne parle pas de retrouver mon niveau, mais vraiment d'évoluer, parce que je pense que je peux faire mieux qu'avant, mais voilà, il y a des choses qui font que ça reste encore compliqué." A l'arrivée, cela fait un autre de nos leaders qui se pose lui aussi beaucoup de questions. Et dont la détresse après avoir passé la ligne vendredi faisait beaucoup de peine à voir.

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