Biathlon/Jacquelin : "J'ai de quoi jouer avec Johannes (Boe)"

Biathlon/Jacquelin : "J'ai de quoi jouer avec Johannes (Boe)"©Panoramic, Media365

Aurélien CANOT, Media365, publié le vendredi 09 décembre 2022 à 15h49

Deuxième vendredi du sprint d'Hochfilzen, Emilien Jacquelin compte déjà trois podiums depuis le début de la saison. Le Grenoblois est content, mais pas pleinement satisfait, car son objectif premier, c'est d'aller contrarier au sommet un Johannes Boe pour le moment intouchable. Et le double médaillé olympique est certain de pouvoir le faire.



Troisième de la poursuite de Kontiolahti en ouverture de la saison, troisième également du relais avec les Bleus et deuxième du sprint d'Hochfilzen ce vendredi, Emilien Jacquelin (27 ans) enchaîne les podiums depuis le début de l'hiver. Cinquième du sprint en Finlande lors de la première étape, il est aussi déjà un habitué de la cérémonie des fleurs. De quoi être un homme comblé pour l'Isérois, qui ne l'est pas complètement pour autant. Certes, "Emil" se réjouit de débuter la saison de cette façon. Toutefois, seul l'importe de faire chuter Johannes Boe de son piédestal, ou au moins de perturber la belle mécanique du Norvégien, intouchable pour le moment. Or, ce n'est pas le cas et cela laisse à Jacquelin comme un goût d'inachevé. D'autant qu'il est certain de pouvoir bousculer le triple lauréat du gros globe de cristal. "Le but, c'est d'aller chercher Johannes, ce n'est pas seulement de rester satisfait d'un deuxième ou troisième temps de ski et d'un podium. J'en suis très heureux, bien sûr, car ça reste quand même un très bon niveau, avec des athlètes ultra compétitifs, donc je suis très content d'en faire partie, mais encore une fois, si j'y crois sincèrement, j'ai de quoi jouer avec lui. Après, entre dire et faire, il y a un monde (rires)", a rappelé le double médaillé olympique français vendredi au micro de La Chaîne L'Equipe après avoir dû encore s'avouer vaincu face à la domination insolente de son rival. "Johannes a fait encore une fois une course d'un très très bon niveau, mais c'est toujours bien de pouvoir se battre avec un Johannes au meilleur de sa forme. Et j'ai de quoi rivaliser avec lui", poursuivait Jacquelin, relégué à 43 secondes du quintuple champion olympique. Ce n'est pourtant pas faute pour le Grenoblois d'avoir pris son temps sur le pas de tir.

Jacquelin : "Ça reste une très belle course"

Il ne lui en a en effet fallu que... sept secondes et demi pour déclencher toutes ses balles. "Je n'ai pas cherché forcément la vitesse mais plutôt l'engagement. C'est un pas de tir où dans le passé, j'ai souvent fait des 8 sur 10 et où, sur le tir debout, j'étais un peu sur la retenue et un manque d'engagement, parce qu'avec l'altitude, on peut très vite avoir les jambes qui tremblent et manquer de lucidité. J'ai préféré opter pour un mode un peu plus engagé." Une stratégie qui aurait pu payer si le meilleur Tricolore de ce début d'hiver n'avait pas commis une erreur fatale à ses yeux. "L'erreur que je fais aujourd'hui, c'est lors de ma deuxième boucle de mon deuxième tour. Je me mets dans les skis de l'Allemand Johannes Kühn, qui est d'habitude un formidable skieur. Et aujourd'hui, il avait un petit peu moins de jus et je sentais qu'en restant derrière lui, je perdais un petit peu de temps. Et ça s'est vu sur l'intermédiaire où je suis passé d'un seul coup à douze secondes alors que j'étais à deux ou quatre secondes de Johannes avant. C'est la seule erreur que je fais aujourd'hui, c'est un peu stratégique, mais ça reste une très belle course." Qu'on se le dise : cette saison, Emilien Jacquelin, présenté par J.Boe comme l'un de ses concurrents majeurs pour le gros globe, ne se contentera pas des places d'honneurs. Seule la plus haute marche l'intéresse.

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