Paul Rouget, Media365 : publié le mardi 21 mars 2023 à 15h56
Imaginé par l'auteur de bandes dessinées Enki Bilal en 1992, le chessboxing, qui mélange échecs et boxe, est de plus en plus populaire en France.
Ou comment un sport est né d'une bande dessinée... En 1992, Enki Bilal publie Froid Equateur, troisième opus de La Trilogie Nikopol, un ouvrage où l'auteur invente le chessboxing, discipline mêlant échecs et boxe. Et plus de vingt ans après, ce drôle de mélange, qui se déroule sur un ring, avec, en alternance, six rounds d'échecs et cinq de boxe, rencontre un franc succès, en particulier en France. "On commence par trois minutes d'échecs, puis on enlève la table d'échecs avec une minute de pause et on enfile les gants pour trois minutes de boxe, puis de nouveau les échecs, et ainsi de suite. Le gagnant l'emporte soit avec un KO ou sur décision de l'arbitre en boxe, soit un échec et mat, soit au temps aux échecs - c'est décompté pour chaque combattant", détaille pour France 3 Guillaume Salançon, président de la Fédération française de chessboxing.
Et si cette discipline n'est pas encore officiellement reconnue, elle est mise à l'honneur dans un documentaire diffusé sur Canal+, Mental Combat, qui revient notamment sur la création de l'équipe de France de la spécialité. Salançon espère lui que sa fédération va quitter le statut associatif pour être enfin reconnue, et il insiste sur le fait qu'"au-delà de la compétition, le chessboxing est surtout une philosophie de vie, qui fait rencontrer des gens qui ne se seraient jamais vus autrement. C'est hyper inclusif, on accepte tout le monde. Enki Bilal l'a créé pour ça : le chessboxing est un oxymore, alors que la société manque de nuances, de débats. Un très bon boxeur peut se faire éclater aux échecs, et inversement... L'idée est de sortir de sa zone de confort." On le retrouvera à la fin du mois de mai à Sète pour une nouvelle édition de l'« Intellectual Fight Club », une compétition de chessboxing qu'il a créée en 2019.