Aurélien Canot, Media365, publié le vendredi 10 mars 2023 à 19h31
Dix mois après sa défaite, la première de sa carrière chez les professionnels, du 14 mai dernier face à Martin Bakole à l'Accor Arena, Tony Yoka (30 ans) remontera sur un ring, samedi au Zénith. Face à lui, un autre adversaire très dangereux, en la personne du Franco-Camerounais Carlos Takam.
C'est peut-être un (bon) signe. Le premier combat, ce vendredi après-midi dans l'un des salons du Fouquet's à Paris, Tony Yoka, 30 ans désormais, l'a gagné. Lors de la pesée officielle, le Français a accusé un poids de 113,900 kg plus léger que celui de Carlos Takam, monté à 117,600 kg sur la balance. Malheureusement pour Yoka, la pesée ne compte pas, et c'est bien sur le ring du Zénith samedi, cette fois aux poings uniquement, que l'Artiste devra faire la différence, et reprendre sa marche en avant. Le 14 mai dernier, à l'Accor Arena, "l'Artiste", invaincu depuis son passage chez les professionnels (11 combats, 11 victoires) s'était fait en effet stoppé brutalement dans son élan par le Congolais Martin Bakole, vainqueur aux points après avoir envoyé au sol le Français (qui n'y était jamais allé) lors d'un premier round infernal pour le champion olympique de Rio. Dix mois plus tard, Yoka n'a qu'une envie pour son 13eme combat pro : montrer que ce premier accroc n'était qu'un incident de parcours et que son rêve de devenir un jour champion du monde n'a aucunement été entaché par cette défaite cinglante face au bûcheron congolais.
Yoka : "Je ne veux plus jamais regoûter à la défaite"
"Je connais maintenant le goût de la défaite et je ne veux plus jamais y regoûter", assure d'ailleurs dans le journal Le Parisien le boxeur, toujours entraîné par l'Américain Virgil Hunter. Yoka entend également prouver à ses détracteurs que la "situation personnelle merdique" qu'il traversait au moment de son dernier combat (il venait de divorcer et souffrait de surcroît d'une blessure au nez qui avait perturbé sa préparation) n'est pas étrangère à cette première défaite. Et que, de nouveau en pleine forme physique et prêt à cent pour cent pour le combat, il redeviendra le talentueux boxeur en constante progression qui n'avait eu besoin que de sept rounds il y a deux ans pour vaincre le solide Croate Peter Milas sur le court central de Roland-Garros. Toutefois, pour son grand retour, le leader de la "Team Solide" des JO 2016 va de nouveau se frotter à du très lourd, avec en face de lui sur le ring du Zénith le redoutable Carlos Takam. A 42 ans, le Franco-Camerounais qu'aurait dû affronter Yoka au lieu de Bakole initialement ne présente pas un palmarès vierge de toute défaite, puisqu'il s'est incliné à sept reprises.
Takam : "Yoka n'ira pas jusqu'au bout"
Mais ce n'est presque rien en comparaison avec ses 39 victoires (en 47 combats), dont 28 par KO. Takam, c'est surtout une expérience folle doublée d'un vécu assez incroyable, et marqué par cette ceinture de champion du monde WBF qu'il avait décroché en 2013 en battant l'Américain Grant par KO. C'est bien simple, le boxeur à la barbe désormais peroxydée a affronté les meilleurs combattants de la planète, sans jamais avoir à rougir. Il y a six ans, l'adversaire de Yoka samedi soir avait résisté pendant dix rounds à la légende Anthony Joshua alors qu'il avait su qu'il ferait face à l'Anglais seulement douze jours plus tôt. Comme toujours, Takam ne s'est pas démonté pour autant, et même sans préparation, il avait su acculer le double champion du monde de l'époque dans les cordes. "Il (Yoka) n'ira pas jusqu'au bout. Je vais gagner ce combat. Je vais le fatiguer le petit jeune", a promis le natif de Douala vendredi devant la presse. La dernière fois qu'un boxeur avait annoncé la défaite avant l'heure à notre "Artiste", on sait ce qu'il est advenu. Souhaitons cette fois que c'est Yoka qui pourra regarder son adversaire de haut après le combat.