Aurélie Sacchelli, Media365, publié le jeudi 13 mars 2025 à 11h28
Après avoir annoncé sa composition d'équipe pour le match contre l'Ecosse, Fabien Galthié a évoqué ses différents choix, la blessure d'Antoine Dupont et sa crainte de voir ses joueurs se relâcher après la belle victoire en Irlande.
Fabien Galthié, le match en Irlande a-t-il marqué un tournant dans l'histoire récente du XV de France ?
La semaine dernière, j'avais dit que depuis 60 matchs, chaque match est un tournant, avec un enjeu. On attendra la fin du match contre l'Ecosse et le résultat, et on pourra vraiment faire un bilan. Depuis la victoire en Irlande, rien n'a changé sur le fond, on est sur la même dynamique depuis six ans, avec des grands succès, des défaites qui font mal, mais on est toujours dans la volonté de se développer et continuer à être ambitieux. Le résultat en Irlande a concrétisé tout cela, mais le challenge qu'on a ce week-end remet en question tout cet acquis.
La blessure d'Antoine Dupont va-t-elle donner un supplément d'âme à cette équipe ?
Je ne vais pas revenir sur la blessure et les polémiques. Antoine est avec nous. Sa présence fait partie de tous les éléments qui vont nourrir notre détermination. C'est quelque chose qui nous a marqués. Cette équipe n'a jamais été épargnée par les moments difficiles. Il y a des blessures au genou qui font mal et d'autres moins. Là, Antoine souffre, il est en soins, il est suivi par le corps médical qui essaie d'atténuer sa douleur. Son combat, c'est d'abord de supporter la douleur, après il faudra décider qui l'opérera. Si son état le permet, il sera avec nous au match.
Galthié : "Nous sommes des Latins..."
Le XV de France a déjà réussi des exploits, avant de se relâcher lors du match suivant, craignez-vous que cela soit le cas samedi ?
Il faut être vigilant, car nous sommes des Latins, c'est dans notre génétique d'être parfois dans l'incapacité de reproduire des performances. Les Britanniques peuvent enchainer des performances après des contre-performances, avec un niveau d'intensité égal. Il faut qu'on soit vigilant. J'ai toujours un warning là-dessus, je ne les lâcherai pas là-dessus.
Pourquoi avoir choisi Hugo Auradou plutôt qu'Alexandre Roumat sur le banc, vous a-t-il déçu en Italie ?
Il n'y a pas de joueurs qui sous-performent dans cette équipe, il y a juste une émulation. Auradou est un pur n°4, Alexandre peut aussi jouer 7 ou 8, on voulait deux vrais secondes lignes avec des profils différents (l'autre étant Meafou, ndlr), c'est notre choix.
Pourquoi avoir choisi Gaël Fickou plutôt que Nicolas Depoortère ?
Ce sont des choix qui nous appartiennent. Gaël a repris depuis quatre semaines, il a fait deux matchs avec le Racing 92, il fait partie des joueurs qui sont automatiquement dans le groupe France. Son absence était liée à sa blessure. Nicolas a fait deux matchs avec nous en n°12, il est souvent associé avec Yoram (Moefana) en club. On a challengé les deux possibilités et on a décidé que ce serait Gaël.
Galthié : "Alldritt a eu la capacité de se remettre en question"
Le fait de titulariser Maxime Lucu à la même était une évidence ?
Il y a toujours une réflexion, mais quand un joueur est capable de sortir une prestation comme ca, c'est impossible de le sortir pour un autre match à enjeu. C'était impossible de sortir les joueurs qui ont performé en Irlande.
Un mot sur Thomas Ramos, bien parti pour battre le record de points en Bleu de Frédéric Michalak ?
Il a un chemin particulier, il est passé par des étapes intermédiaires. En club, il est parti jouer une saison à Colomiers où il a fait une saison incroyable, puis il est revenu à Toulouse où il s'est imposé à l'arrière. En équipe de France, il ne s'est pas imposé au début, il était en concurrence avec Brice Dulin, Melvyn Jaminet, Anthony Bouthier. Il avait souvent des blessures, il est venu avec les 42, reparti, il a fait le dos rond, et quand l'opportunité s'est présentée, et il ne l'a pas lâchée.
Grégory Alldritt sera capitaine, il semble avoir retrouvé son niveau cette année...
Il a eu la capacité de se remettre en question, de travailler dans la bonne direction, trouver les solutions pour redevenir un n°8 qui contrôle le jeu de l'équipe et de l'équipe adverse. Il a rectifié des choses qu'il avait besoin de rectifier pour redevenir le joueur qu'il est et qu'il veut être.