Paul Rouget, Media365 : publié le lundi 05 février 2024 à 15h55
Alors que les Bleus ont subi face à l'Irlande vendredi leur plus grosse défaite depuis l'arrivée de Fabien Galthié, Mourad Boudjellal, son ancien président à Toulon, n'épargne par le sélectionneur tricolore.
Une défaite record. En s'inclinant 17-38 contre l'Irlande vendredi soir à l'Orange Vélodrome en ouverture du Tournoi des Six Nations, le XV de France a enregistré sa plus grosse défaite depuis l'arrivée de Fabien Galthié aux commandes en 2019, et aussi son plus lourd revers à domicile de l'histoire contre le XV du Trèfle. Et comme après l'élimination prématurée dès les quarts de finale d'une dernière Coupe du monde disputée à domicile, le sélectionneur tricolore n'échappe pas aux critiques. La plus acerbe d'entre elles est sans doute celle de son ancien président à Toulon, lorsqu'il en était l'entraîneur lors de la saison 2017-2018 (photo) : Mourad Boudjellal.
"Un grand technicien mais pas un meneur d'hommes"
"Le Fabien Galthié que j'ai connu à Toulon (est) un garçon qui en règle générale, se met le vestiaire assez vite à dos. Qui emploie le je, et le « sur je », dans tout ce qu'il dit et tout ce qu'il pense. Qui est sûrement un grand technicien mais pas un meneur d'hommes, tacle l'ex-président varois dans un entretien à Sud-Ouest. À Toulon, j'avais le sentiment que la crise avait pris le dessus. Ou alors il peut être totalement abattu. Je me souviens que lorsqu'on avait perdu le quart de finale contre Lyon, il était totalement dépassé. Il était à deux doigts de demander l'avis du gardien du stade. Il avait réuni tout le monde. Il cherchait des avis positifs sur lui, des gens qui lui disent « ce n'est pas de ta faute ». C'est un des meilleurs techniciens français mais il a peut-être du mal à se renouveler. En plus il est sécurisé par un contrat. Le rugby est devenu la justification de la vie qu'il mène à côté."
"Des défaites qui détruisent un groupe"
Sous contrat jusqu'en 2027, Galthié "met les joueurs dans une situation de confort" selon Boudjellal. "Ils auraient dû changer des choses. Il y a des défaites qui construisent un groupe. Là, on risque d'avoir des défaites qui détruisent un groupe. Ce groupe a beaucoup d'expérience, il n'en est plus à apprendre de l'échec", regrette-t-il encore. Aux Bleus de Galthié de le faire mentir, dès le week-end prochain en Ecosse pour la deuxième journée du Tournoi.