Aurélien Canot, Media365, publié le lundi 28 août 2023 à 09h17
Au sortir du carton du XV de France face à l'Australie lors du dernier match de préparation, dimanche au Stade de France, Fabien Galthié a fait le point sur cette préparation des Bleus, sans pour autant en tirer de réel enseignement. Pour le sélectionneur français, seule la compétition, et en particulier ce match d'ouverture face à la Nouvelle-Zélande, livrera la vérité et lui permettra de répondre à ses interrogations.
Fabien Galthié, qu'avez-vous pensé de la prestation de Matthieu Jalibert contre l'Australie ?
Il est à créditer d'une très bonne performance, que ce soit en première mi-temps ou en deuxième, avec deux mi-temps différentes et une équipe en première mi-temps avec une intensité et une énergie disponible moyennes. Il s'est exprimé dans la gestion du jeu avec Antoine (Dupont) de manière très bonne. Et en deuxième mi-temps, avec une équipe qui donnait beaucoup plus d'énergie et était beaucoup plus sur l'avancée et qui crée des espaces et des options, il a été très bon là aussi. Nous sommes très satisfaits de sa performance sur les deux mi-temps et de son rôle dans la victoire.
Etes-vous satisfait du contenu de votre préparation ?
Vous savez ce que c'est la préparation : ce n'est que lorsque la compétition commence que l'on peut dire. Il n'y a donc pas de satisfait ou pas. En tout cas, on pense que l'on a mis en place avec les joueurs et le staff la meilleure préparation possible sur ces deux mois, avec le choix des lieux, du rythme, des matchs de préparation, des hôtels... On a essayé d'anticiper tout ce que l'on pouvait anticiper et de ne rien laisser au hasard. Parce que la victoire, elle se cache souvent dans le détail, donc tout ce que l'on peut maîtriser, on a essayé de le maîtriser. Et on a travaillé dur pendant trois ans pour construire cette préparation qui a défilé à une vitesse grand v, et on se retrouve dans la dernière semaine de préparation, car cette coupure-là, avec les joueurs qui vont rentrer chez eux pendant cinq jours, c'est de la préparation aussi, c'est de la régénération. Les joueurs ont un programme de performance à tenir, du contenu à faire, et ils doivent se gérer en termes d'autonomie, soit individuellement soit par petits groupes. Donc on est toujours dans la préparation. Maintenant, on a la chance de jouer en France, donc on a pu partager le temps et se régénérer psychologiquement avec des espaces qui ont permis aux joueurs de rentrer chez eux, d'avoir leurs familles pendant trois semaines dans le lieu de travail où on était situés, dans le Sud de la France. Là, ils rentrent de nouveau chez eux, pendant que des équipes se déplacent, montent dans les avions, changent d'hôtels, enchaînent les jet-lags, sont loin de leurs familles... Ce n'est pas notre cas. Le contenu est parfait.
Quel programme attend vos joueurs après ce dernier match de préparation ?
En fait, là, on termine une période de préparation, qui est une préparation avec un mois de juillet sans match et un mois d'août avec des matchs, tout en continuant à se préparer avec un mode de vie adapté à la préparation. Et maintenant, les joueurs vont repartir et switcher pendant cinq jours. On se retrouvera samedi et là, on rentrera dans la compétition.
Comment qualifieriez-vous cette dernière ligne droite ?
C'est une nouvelle étape et la dernière étape, celle qui nous intéresse. En fait, un match de préparation, c'est du travail, c'est de l'analyse. L'objectif est de se préparer, donc on ne peut pas avoir une idée par rapport à ce que l'on vient de faire là de ce que l'on aura l'ambition de faire face aux All Blacks.
Galthié : "Le 8 septembre, on aura la meilleure équipe au monde en face de nous"
Concrètement, comment est-ce que cela va se traduire ?
C'est un autre univers. C'est un autre engagement psychologique, mais aussi physique. Là, on passe dans une autre dimension, avec l'objectif d'être le plus intense possible dans tous les compartiments du jeu de rugby. On va basculer dans un autre univers, tout simplement.
Avez-vous le sentiment d'en être là où vous souhaitiez être aujourd'hui ?
On sait depuis trois ans que la Coupe du monde commencera pour nous le 8 septembre face aux All Blacks. Donc samedi, quand on va se retrouver vers midi, ce ne sera pas une surprise. On peut bien sûr faire le bilan des quatre années passées, mais on va dire que sur un plan vécu commun et expérience collective, cela nous fait 39 matchs ensemble. On s'est rapprochés de ce que l'on voulait faire au début. A savoir caper un maximum les joueurs, leur donner un maximum d'expérience collective, travailler à 42 avec cette méthode qui permettait de développer trois joueurs sur un même poste, car il peut y avoir des blessures. La devise, c'était n'importe où, n'importe qui et n'importe quand, et on s'était préparé avec toujours cette vision en tête, mais bien sûr également d'arriver sur cette compétition avec beaucoup d'ambition.
La gifle reçue vendredi par la Nouvelle-Zélande face à l'Afrique du Sud vous fait-elle penser que vous pourriez avoir en face de vous le 8 septembre des All Blacks en perte de confiance ?
C'est difficile de juger un match de préparation. On est bien d'accord, ce qu'on a vu vendredi soir, c'était impressionnant. Mais c'est difficile de juger quelle était la préparation psychologique des Blacks pour ce match, comme c'est difficile de tirer des enseignements. Ce que je sais, c'est que les Néo-Zélandais viennent de gagner leur compétition : le Rugby Championship, et qu'ils en étaient à onze victoires officielles, et pas en match de préparation. Pour nous, les Néo-Zélandais restent les All Blacks, triples vainqueurs de la Coupe du monde. Le 8 septembre, on aura la meilleure équipe au monde en face de nous.