FFR : Le départ de Laporte demandé par la ministre des sports

Mathieu WARNIER, Media365, publié le mardi 13 décembre 2022 à 18h40

Quelques heures après la condamnation en première instance de Bernard Laporte, la ministre des sports Amélie Oudéa-Castera a déclaré que cela n'était pas compatible avec un maintien de ce dernier à la tête de la FFR.

La ministre des sports est sortie de son silence. Ce mardi, en début d'après-midi, le Tribunal Correctionnel de Paris a rendu son verdict dans l'affaire de corruption concernant Bernard Laporte et Mohed Altrad. Le président de la Fédération Française de rugby (FFR) a notamment été condamné à deux ans de prison avec sursis et l'interdiction d'exercer toute fonction liée au rugby pendant deux ans. Toutefois, l'ancien sélectionneur du XV de France a très rapidement confirmé via son avocat son intention de faire appel du verdict et conserve ainsi sa place à la tête du rugby français. Un son de cloche qui ne convient visiblement pas à Amélie Oudéa-Castera. Dans un communiqué publié par son ministère, cette dernière assure qu'elle « prend acte de la condamnation en première instance de Bernard Laporte ». Toutefois, la ministre des sports « souligne que la situation impose le respect de la présomption d'innocence dont doit bénéficier jusqu'à son jugement définitif Bernard Laporte, qui doit aussi pouvoir organiser sereinement sa défense personnelle ».

La ministre demande de nouvelles élections

Néanmoins, l'ancienne directrice générale de la Fédération Française de tennis fait clairement comprendre qu'elle est opposée au maintien de Bernard Laporte à la tête de la FFR. « En termes de bonne gouvernance, la ministre considère que ce nouveau contexte fait obstacle à ce que Bernard Laporte puisse, en l'état, poursuivre sa mission dans de bonnes conditions à la tête d'une Fédération délégataire d'une mission de service public », est-il annoncé dans ce communiqué. Amélie Oudéa-Castera appelle également de ses voeux « qu'un nouveau temps démocratique permette aussi rapidement que possible au rugby français de repartir sur des bases suffisamment saines et solides, avec une gouvernance de la Fédération qui aura la pleine confiance des clubs et saura rassembler ». Autrement dit, la ministre des sports appelle à l'organisation d'une nouvelle élection à la tête de la FFR afin de remplacer dans les plus brefs délais Bernard Laporte.

La FFR maintient Laporte président, World Rugby temporise

Un appel qui, visiblement, restera lettre morte auprès de la FFR. Cette dernière, dans un communiqué rappelant qu'elle était « institution partie civile lors du procès », assure qu'elle « prend acte des conclusions du Tribunal de Paris ». Elle ajoute toutefois que « le Tribunal a jugé qu'il n'y a eu aucun préjudice » à son encontre et « qu'il n'y a pas eu d'appauvrissement de la FFR ». Le Bureau Fédéral « prend acte de l'interjection en appel de son Président et de la suspension immédiate des effets du jugement » mais précise que Bernard Laporte « peut conserver ses fonctions » car la condamnation de ce dernier « n'est pas soumise à l'exécution provisoire ». La situation de Bernard Laporte sera également au programme ce mardi d'une réunion du Comité Exécutif de World Rugby, dont il est vice-président. Cette dernière visera à « déterminer les prochaines étapes conformément au Code d'intégrité de la fédération internationale ». World Rugby assure qu'elle communiquera sur le sujet à l'issue ce cette réunion.

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