Christophe Dominici : Une vie après le rugby

Christophe Dominici : Une vie après le rugby©Media365
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Clément Pédron, Media365 : publié le mercredi 25 novembre 2020 à 12h57

Une fois sa retraite prise en 2008, Christophe Dominici s'est diversifié à travers plusieurs domaines. Tantôt consultant à la télévision, homme d'affaires dans le vin ou acteur, celui qui a participé à "Danse avec les stars" a multiplié les casquettes. Comme pour accomplir les 1001 vies qu'il a sans cesse cherché à vivre.

 

La deuxième vie d'un sportif, une fois sa première œuvre achevée, est souvent intéressante à observer. Elle peut illustrer l'anticipation d'une après-carrière, le caractère ou la volonté d'une personne qui a pourtant « déjà donné » sur un laps de temps court mais intense de sa vie. Bon nombre d'anciens sportifs, toutes disciplines confondues, décident de complètement couper mais pas Christophe Dominici. Lui, fait partie de l'autre catégorie, celle de ces athlètes pas totalement comblés, sans cesse en recherche de savoir et d'enseignements. Lui avait justement ce besoin de se nourrir intellectuellement. En écoutant des livres dans sa voiture, au quotidien au travail ou à travers diverses expériences, l'ancien international français savait s'imprégner de ce qui l'entourait.

Son après-carrière débute à partir de 2010 où il s'engage avec France Télévisions comme consultant de Cédric Beaudou avec qui il commente le Tournoi des VI Nations. Un an après, il s'oriente vers la radio puis à nouveau la télé, toujours avec la même énergie et le même panache. Lorsqu'elle l'avait au téléphone, Dominique Bonnot, journaliste à L'Équipe et auteur de sa biographie, disait qu'elle « sentait qu'il adorait son travail de commentateur, que ce soit chez Orange, à l'Équipe ou sur RTL. Il aimait faire des choses où il se sentait reconnu. » Au sein de l'émission télévision On va s'en mêler en 2015, Christophe Dominici était comme sur le terrain, imprévisible, franc et généreux.

Téléfilm et Danse avec les stars

Entre-temps, l'ancien rugbyman a testé de nouvelles choses, s'est allé à d'autres expériences sur d'autres terrains. À l'aise sur le petit écran où il participe notamment à des publicités pour une marque d'eau et de shampooing, Dominici franchit un pas supplémentaire en incarnant l'un des personnages principaux d'un téléfilm Pour toi, j'ai tué sur France 3, l'histoire de l'assassinat d'un homme par son épouse et son amant à la fin des années 1990. Pour sa première grande apparition, il joue le rôle du mari et sa prestation lui a valu un bon accueil de la part du public lors de la diffusion en décembre 2012. « Pourquoi devrais-je me cantonner à une seule activité ?, avait déclaré Dominici au Figaro cette même année. Je ne veux pas avoir de regrets et j'ai la chance que l'on me propose des projets. D'autant que ce sont les rencontres qui font grandir. [...] Jouer la comédie m'offre la possibilité de transmettre des émotions ancrées au plus profond de moi. Ça oblige à faire un vrai travail sur soi-même. Quand j'étais joueur, je ne connaissais pas ce registre, on me demandait avant tout d'être efficace. »

Cette date coïncide également avec sa participation à la saison 3 de Danse avec les stars aux côtés de Candice Pascale. Il avait été approché pour figurer dans l'édition spéciale de «Koh-Lanta, le choc des héros» en 2010 en Nouvelle-Calédonie aux côtés d'anciens sportifs de haut niveau, mais il avait refusé. Tout comme la proposition d'être le prof de sport de Star Academy ou encore « une émission sur la trois où il fallait entraîner une équipe, c'était avec Raymond Domenech », racontait le Toulonnais à Méribel en 2012. Non, lui, ce qui l'a botté, c'est le challenge de la danse avec sa belle carcasse. Malgré une élimination dès la deuxième soirée de compétition, Christophe Dominici en avait retenu une « expérience fabuleuse ».

Vins, minéralier et distillerie

La vie trépidante de l'ailier aux 67 sélections en équipe de France ne s'arrête pas là. Son caractère le met en quête de nouveaux projets. Dès 2010, il avait fait la rencontre de Yannick Pons, un viticulteur à Béziers. Ensemble, ils « voulaient faire bouger les choses et apporter de la modernité dans le vin ». Avec lui, il crée So Bacco en 2011 dont le produit est un apéritif 100 % naturel à base de vin de pays d'Oc avec de l'eau et du gaz pour le côté pétillant, ainsi que des arômes de Grasse. Puis le co-propriétaire de deux domaines (l'un avec son père dans les côtes de Provence, à Nissan-Lez-Ensérunes dans l'Hérault) s'était lancé dans le rosé à partir de 2013 où il avait sorti un Côte de Provence de la cuvée intitulée Lorette en hommage à sa femme Loretta. Interrogé en septembre 2019 par le Journal de Millau, Christophe Dominici reconnaissait qu'il avait tourné la page du rugby : « Ce n'était pas mon but de vie d'être professionnel de rugby mais c'était ses valeurs qui étaient importantes pour moi. J'en ai fait mon métier mais après je suis reparti naturellement dans l'entreprenariat. C'est aussi ce qui me plaît. Faire des rencontres, connaître des gens, créer, innover. »

Dernièrement, l'homme aux multiples casquettes faisait du vin sur plusieurs appellations mais s'était également lancé dans l'eau. « Je suis minéralier, j'extrais de l'eau minérale, j'ai deux sources d'eau qui s'appellent La Reine et La Française, rappelait l'ancien joueur toujours au Journal de Millau. Et pour terminer, j'ai un alambic et je distille du cognac dans la région de Cognac. L'alchimie m'a énormément plu. » Là encore, Christophe Dominici s'est amusé. Comme dans chacune de ses 1001 vies, toutes vouées à satisfaire l'homme qui ne l'était jamais.

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