Bastareaud : "On verra si stop ou encore"

Aurélien CANOT, Media365, publié le lundi 07 mars 2022 à 21h06

Opéré des deux genoux en début de saison suite à une très grave blessure, Mathieu Bastareaud (33 ans) a donné des ses nouvelles dimanche soir sur le plateau du Canal Rugby Club. Le troisième ligne centre du LOU a également évoqué la dépression dans le rugby, lui qui y a été confronté.

Très gravement blessé en début de saison, Mathieu Bastareaud (33 ans) ne sait toujours pas s'il pourra un jour rejouer au rugby. Bien sûr, le troisième ligne centre du LOU espère qu'il n'aura pas à en rester sur ce terrible coup dur qui lui a valu de se faire opérer des deux genoux en décembre dernier. Mais sans aucune certitude que ses prières aboutissent. Invité du Canal Rugby Club dimanche soir, "Basta" n'a pas caché que seuls les prochaines semaines et prochains mois pourront lui permettre de savoir s'il aura la possibilité à l'avenir de reprendre son activité préférée ou s'il devra mettre un terme à sa carrière sur cette terrible blessure. "Ca va très bien, sur mes deux jambes. C'est vrai que ça n'a pas été simple au début, mais ça va mieux, je récupère bien, on travaille bien avec le staff médical au club, donc on croise les doigts. J'espère reprendre la course fin avril début mais et après, on verra comment ça se passe, mes sensations et si stop ou encore. J'espère que ce sera encore." L'ex-international français (54 sélections) a également abordé la dépression dans le rugby alors que l'un de ses confrères Jordan Michallet, demi d'ouverture du club de Rouen (Pro D2), a mis fin à ses jours en début d'année sans que sa femme Noélie ne voie rien venir. La dépression, l'ancien joueur de Toulon y a précisément été confronté, conscient encore aujourd'hui qu'il est très compliqué de parler de ses problèmes avec ses coéquipiers comme avec ses proches.

Bastareaud : "Il faut défendre l'image que l'extérieur a de vous"

"Je l'ai connue à différentes parties de ma carrière, ce n'est pas simple d'en parler parce qu'on nous répète tous les jours que nous sommes des personnes privilégiés, que nous gagnons bien notre vie et que nous ne nous levons pas pour aller à l'usine, donc forcément, on s'en persuade. Mais ce n'est pas pour autant que l'on n'a pas des moments de doute, de faiblesse, de tristesse. Et on se sent un peu seul. Moi, je n'en parlais pas à ma famille, car c'était une manière de les protéger, car j'estimais que ce n'était pas le rôle. C'est difficile aussi d'en parler avec ses coéquipiers, car il faut défendre une certaine image que l'extérieure a de vous et être fort. Donc on serre les dents et on essaye d'avancer." Le vainqueur du Tournoi des 6 Nations en 2010 avec les Bleus se souvent notamment que ses débuts, bien qu'idylliques sur le papier, ne l'étaient pas forcément en réalité. "J'ai eu la chance de commencer très jeune, c'était une voix rêvée et dorée, mais au fond de moi, des choses n'allaient pas, des choses dont je n'osais pas forcément parler, car j'avais peur de me livrer. Qui dit dépression, dit psychologue, psychiatre, et on passe pour un fou. Quand on a un coup de moins bien, les gens ne comprennent pas."

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