Clément Pédron, Media365 : publié le samedi 10 mai 2025 à 14h30
Josaia Raisuqe est tragiquement décédé jeudi au volant de sa voiture qui a été percutée par un train lors d'un passage à niveau. Les hommages ont afflué à propos du Fidjien dont la carrière a subi des hauts et des bas.
Le Stade Pierre-Fabre de Castres sonne creux ce samedi en début d'après-midi. Et pour cause, la rencontre de Top 14 entre le CO et l'ASM Clermont a été annulée en raison du décès accidentel de Josaia Raisuqe, allié du club local, survenu jeudi matin près du centre d'entraînement. Un hommage est d'ailleurs prévu sur toutes les pelouses du championnat. Tous s'accordent à dire que le Fidjien était un « garçon rayonnait sur et en dehors du terrain » d'après les mots de Pierre-Yves Revol, le président du club tarnais, recueillis par L'Équipe. Cela faisait quatre ans que Josaia Raisuqe avait rejoint le CO au sein duquel il cumulait plus de soixante matchs sous le maillot ciel et blanc. Cette saison, le joueur de 30 ans (1m94, 90 kg) avait participé à cinq rencontres dont deux en tant que titulaire pour un essai marqué, face à l'USAP.
Le Fidjien était arrivé en France en 2015, année où il s'est engagé avec les Soldats roses. Après un an au sein du Stade Français, l'aventure se passe bien et c'est la raison pour laquelle il décide de prolonger. Mais son histoire avec le club de la capitale s'arrête brusquement en 2017 avec un licenciement pour faute grave en raison d'une agression sexuelle près d'une boite de nuit lors d'une soirée de juillet où il était ivre. Condamné par la justice à six mois de prison avec sursis et 3 000 euros d'amende en 2020, Josaia Raisuqe s'est alors retrouvé sans club avant que Nevers ne lui offre une seconde chance en Pro D2.
Dumange (président de Nevers) : « Sa fin lui correspond »
En quatre ans passés dans la Nièvre, le Fidjien a marqué le club de son empreinte, avec de très beaux moments comme ses 15 essais inscrits lors de l'exercice 2018-2019 comme des moins reluisants à l'image de ses cartons rouges récoltés ou de son pétage de plomb en 2021 où l'ailier a soulevé l'arbitre et l'a porté après un essai refusé pour Béziers et une victoire de Nevers. Il avait ensuite été suspendu cinq semaines pour cette « folie ». « Sa fin lui correspond, une fin atypique, estime Régis Dumange à L'Équipe. Oui, il était atypique et attachant, il n'y avait rien de méchant en lui. La vie était un jeu et il jouait au rugby. Il jouait. La défaite, la victoire, peu importe... C'était le rugby, ses copains, ses amis. Il jouait, tout le temps. Je l'aimais bien, c'était un instinctif, il n'était pas tordu. Il jouait, il s'amusait. » Après avoir tapé dans l'œil des recruteurs castrais en 2021, le vice-champion olympique de rugby à 7 il y a un an à Paris, a rejoint Castres et le Tarn où il a disputé son dernier match face à Toulouse, le 26 avril dernier (52-6).