Décès d'Aramburu : L'effroyable récit d'un témoin

Décès d'Aramburu : L'effroyable récit d'un témoin©Panoramic, Media365
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Paul Rouget, Media365 : publié le mercredi 06 avril 2022 à 13h17

Quelques instants avant le meurtre de l'ancien rugbyman Federico Martin Aramburu dans une rue de Paris, l'Argentin avait été violemment frappé par le principal suspect. La scène, qui fait froid dans le dos, est racontée à L'Equipe par un témoin direct de la scène.

Principal suspect dans le meurtre, le 19 mars à Paris, de l'ancien joueur international de rugby argentin Federico Martin Aramburu, Loïk Le Priol a été mis en examen pour "assassinat et détention d'armes" et incarcéré vendredi dernier. Le militant d'ultradroite avait été arrêté quelques jours après les faits en Hongrie, alors qu'il voulait aller combattre en Ukraine. Romain Bouvier, lui aussi soupçonné d'avoir tiré sur Aramburu, a pour sa part été mis en examen pour "assassinat" et pour "détention d'armes", alors que la petite amie de Le Priol est elle mise examen pour "complicité d'assassinat". Et si un premier accrochage aurait d'abord eu lieu à la terrasse café de Saint-Germain-des-Près entre Le Priol et Bouvier d'un côté, et de l'autre Aramburu et Shaun Hegarty, ami et associé de l'Argentin et également l'ex-rugbyman, une violente altercation a ensuite opposé les deux groupes, a raconté à L'Equipe un témoin de la scène, qui a eu lieu peu avant 6 heures du matin.

"S'il avait pu le tuer avec ses poings..."

"Malgré l'heure, il y a beaucoup de gens aux fenêtres, ce qui témoigne de la violence de la scène. C'est tellement violent, déterminé, et l'homme au sol ne réagit tellement pas, qu'une fraction de seconde je me dis qu'il a dû merder et qu'il « accepte » de prendre une raclée, confie celui qui a tout vu depuis sa fenêtre après avoir entendu des cris. Cette scène ne dure que quelques secondes. Aramburu tombe très peu de temps au sol. L'intervention des mecs du bar d'en bas est immédiate. (...) À ce moment-là, je perçois la détermination de Le Priol, même si à cet instant je ne sais pas qui c'est. Il tente d'y retourner, il continue de hurler des insultes mais il est empêché par quelqu'un que je n'ai pas identifié. Je suis persuadé que s'il avait pu y retourner, il y serait retourné. Je pense que s'il avait pu le tuer avec ses poings, il l'aurait tué avec ses poings."

"Comme une scène de film"

"Ce qui m'a paru dingue, c'est le contraste entre les attitudes. Je voyais Aramburu à terre et je me souviens me dire qu'il se prend des putains de droite. Il se relève. Il vient de se faire défoncer et il ne cherche même pas à rendre les coups, poursuit celui qui a ensuite été entendu par les enquêteurs. Aramburu s'est fait éclater mais il n'a jamais rendu les coups. Il était droit. Shaun et lui ont dû se dire : « On est tombés sur deux débiles, ils ont la vingtaine, ils sont bourrés - ça a dû leur arriver 20 fois dans leur vie - viens on se casse, on rentre à l'hôtel ! »." Et c'est donc après être allé demander de la glace dans un hôtel que l'ancien Biarrot a été abattu, quelques minutes plus tard. Le témoin, qui était retourné se coucher, a entendu les six coups de feu et s'est rendu sur les lieux. "C'est comme une scène de film mais ce n'est pas un film", confie-t-il, encore, "sidéré".

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