Mathieu WARNIER, Media365, publié le samedi 23 janvier 2021 à 12h40
Si l'Etat va prochainement verser une partie des aides promises au sport professionnel, le directeur général de la LNR Emmanuel Eschalier n'a pas caché l'inquiétude de l'instance dans un entretien accordé au Figaro.
Sur le plan économique, le rugby professionnel français est en souffrance. Avec le huis clos imposé par les autorités depuis de longs mois et des aides de l'Etat qui tardent à venir, certains clubs pourraient se retrouver en grande difficulté dans les mois à venir. Récemment interrogé par le quotidien Le Figaro, le directeur général de la Ligue Nationale de rugby Emmanuel Eschalier a confirmé que « la première partie de l'aide financière étatique sera versée dans les derniers jours de janvier, au plus tard début février ». Un premier versement présenté comme « un acompte à hauteur de 70% des sommes » qui devrait s'accompagner de « l'application des exonérations de charges sociales sur octobre-novembre-décembre, sans être impacté par le plafond de 800 000 euros déjà atteint lors du premier confinement ». Toutefois, à entendre le DG de la LNR, ce premier volet d'aide ne sera pas suffisant. En effet, avec une situation sanitaire encore très compliquée, le retour du public dans les travées des stades n'est pas envisageable à court terme mais, surtout, à moyen terme.
Eschalier : « On est sur un fil »
Un contexte qui devrait amener le rugby professionnel à solliciter à nouveau les autorités. « On va avoir besoin que ce soutien de l'Etat soit prolongé au-delà du 31 décembre, date jusqu'à laquelle était calibré le premier dispositif d'aide, ajoute Emmanuel Eschalier. Il va y avoir d'ici quelques semaines de nouvelles discussions avec les pouvoirs publics sur l'accompagnement du sport professionnel particulièrement touché, comme d'autres secteurs d'activités, par les restrictions liées à la situation sanitaire. » Mais, même avec ces aides, le dépôt de bilan reste une épée de Damoclès pour certains clubs, qui sont massivement dépendants des recettes des jours de match. « On est sur un fil. Et, malheureusement, je crains qu'on ne reste sur ce fil jusqu'au terme de la saison. L'inquiétude reste très élevée sur la pérennité de certains clubs à l'échéance de la saison en cours. Si la situation de huis clos, ou de restrictions très fortes d'accueil du public et malheureusement, de façon lucide, on s'y prépare, nous aurons impérativement besoin que les pouvoirs publics continuent à nous soutenir. » Un appel à l'aide qui confirme les difficultés du sport professionnel au cœur de cette crise.