Aurélie SACCHELLI, Media365 : publié le jeudi 29 décembre 2022 à 20h07
Alors que la phase retour de cette saison 2022-23 de Top 14 débute ce vendredi avec le match entre Bordeaux-Bègles et Montpellier, il est temps de faire le bilan de la phase aller.
Toulouse loin devant
Sacré champion en 2021 mais éliminé en demi-finale par Castres en 2022, Toulouse compte bien soulever de nouveau le Bouclier de Brennus. Et les Rouge et Noir sont parfaitement en ordre de marche. A mi-saison, ils comptent déjà sept points d'avance sur leur dauphin, ont gagné neuf de leurs treize matchs et n'en ont perdu que trois, face à des équipes pourtant classées en dehors du Top 5 : Pau, Bayonne et Lyon. Portés par un effectif garni d'internationaux, notamment français, et épargnés par les grosses blessures pour le moment, les Haut-Garonnais sont les favoris pour le titre, même s'ils devraient perdre un peu de leur avance pendant le Tournoi des 6 Nations et ses fameux doublons.
Le renouveau du Stade Français
S'il y a une équipe qu'on n'attendait pas à la deuxième place, c'est bien le Stade Français ! Depuis leur titre de 2015, les Parisiens n'ont disputé qu'une seule fois la phase finale, et avaient terminé onzièmes la saison passée. Et alors que Gonzalo Quesada sera remplacé l'an prochain par le duo Laurent Labit - Karim Ghezal, les joueurs au maillot rose auraient pu rester en roue libre. C'est justement l'inverse qui se produit ! Après un début de saison mitigé, les Soldats Roses ont enclenché la marche avant quand les premières rumeurs de futur changement d'entraîneur sont apparues, et ils ont gagné cinq de leurs huit derniers matchs de la phase aller, concluant par une retentissante victoire 10-48 sur le terrain du Racing 92. Le Stade Français, pas épargné par les blessures et comptant sur un effectif a priori moins reluisant que d'autres, pourra-t-il tenir le rythme ?
La surprise Bayonne
Les promus sont rarement à la fête lors de la saison qui suit leur montée en Top 14, mais l'Aviron Bayonnais est l'exception qui confirme la règle. Large vainqueur de la finale des barrages face à Mont-de-Marsan, le club basque a poursuivi sur sa lancée durant cette phase aller dans l'élite, et se retrouve sixième, avec un bilan de sept victoires, un nul et cinq défaites. L'Aviron s'est notamment offert le scalp de Toulouse, de Bordeaux-Bègles, de la Rochelle et du Racing durant cette première partie de saison, et a gagné tous ses matchs à domicile. Les ex-internationaux français Camille Lopez et Maxime Machenaud sont venus apporter leur immense expérience, et certains joueurs déjà présents la saison passée ont continué sur leur lancée. De quoi rêver de la phase finale ?
Les jeunes Français efficaces
Le rugby est un sport collectif, mais quelques individualités sont tout de même sorties du lot lors de cette phase aller du championnat de France. A commencer par le néo-Montpelliérain Louis Carbonel. Arrivé en provenance Toulon cet été, l'ouvreur de 23 ans s'est parfaitement adapté à sa nouvelle équipe, et il est le meilleur réalisateur de cette première partie de saison, avec 151 points inscrits (146 points au pied et un essai). Ce sont également deux jeunes joueurs français qui sont en tête du classement des meilleurs marqueurs, avec sept essais inscrits. Il s'agit du centre (ou ailier) lyonnais Ethan Dumortier, qui fête ses 22 ans ce jeudi, et du centre palois de 19 ans Emilien Gailleton.
Clermont et Castres dans le dur
Ce sont deux équipes habituées du haut du classement ces dernières années, mais cette saison, Clermont et Castres sont en galère. L'ASM n'occupe que la onzième place, avec cinq victoires. Non qualifiés pour la phase finale l'an passé, pour la première fois depuis 2006, les Jaunards sont en perte de vitesse, et la départ de leur star Damian Penaud la saison prochaine à l'UBB a de quoi inquiéter les supporters, qui ont déjà vu partir les emblématiques Morgan Parra et Camille Lopez cet été. La mayonnaise ne prend pas cette saison et il va falloir cravacher pour atteindre le Top 6. Et que dire de Castres, le vice-champion de France, qui n'est que douzième ? Le CO vit une saison à double visage, avec six victoires à domicile en six matchs, mais aussi sept défaites à l'extérieur en sept rencontres. Gagner seulement à la maison ne suffit plus en Top 14, et comme Clermont, même si la relégation ne menace a priori pas, il va falloir faire beaucoup mieux lors de la phase retour.
Perpignan et Brive décrochés
Y aura-t-il du suspense concernant les deux dernières places lors de la phase retour ? Rien n'est moins sûr. Perpignan et Brive sont bien décrochés à l'issue de la phase aller, avec respectivement huit et neuf points de retard sur l'antépénultième, Castres. Rien n'est encore mathématiquement perdu pour ces deux équipes, loin de là, mais cela s'annonce compliqué pour elles. L'USAP, habituée à faire l'ascenseur ces dernières années, n'a gagné que quatre matchs, mais aura l'expérience de son côté si elle doit disputer un barrage en juin. Brive, de son côté, dispute sa quatrième saison de suite dans l'élite, et n'a remporté que trois matchs, dont un capital en Catalogne. Mais le club peut compter sur un nouvel investisseur et espère bien s'en sortir. Le Brive - Perpignan du 4 février s'annonce décisif !