Racing - Clermont 2016 : Une demie dans les annales

Racing - Clermont 2016 : Une demie dans les annales©Media365
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Faraj Benlahoucine, Media365 : publié le vendredi 17 juin 2022 à 18h53

A l'aube des demi-finales du Top 14, retour sur la demie d'anthologie entre Clermont et le Racing 92 (33-34), remportée dans les ultimes instants par les Franciliens.



Six ans plus tard jour pour jour, le Racing 92 et Clermont assisteront aux demi-finales du Top 14 devant leurs téléviseurs. Le club des Hauts-de-Seine a été sorti en barrages le week-end précédent par le Bordeaux-Bègles de Matthieu Jalibert et Cameron Woki tandis que le XV des Volcans, 7eme au terme de la saison régulière, n'a pas même pas eu le droit de participer aux phases finales cette année. Pourtant dans un passé à la fois proche et lointain, le 17 juin 2016, ces deux clubs s'étaient livrés un duel grandiose en demi-finale du Top 14 au Roazhon Park de Rennes.

Leader au terme de la phase régulière, l'ASM a endossé le costume de favori au moment d'affronter les Ciel et Blanc. Ceux-ci ont pour leur part dû se défaire le week-end précédent de Toulouse au stade Yves-du-Manoir (21-16) grâce entre autres à six pénalités de Dan Carter. L'adresse du champion du monde et sa capacité à gérer les grands moments a également fait le plus grand bien aux Racingmen lors de cette demie contre Clermont. L'ancien Catalan a joué une partition sans réelle fausse note - hormis une transformation manquée - dirigeant les opérations avec brio et inscrivant 16 points au pied (4 pénalités, 2 transformations).

Le tournant du match

Un dernier coup de pied d'ailleurs pour lequel il a pris son temps pour faire basculer le Racing 92 en tête à une minute de la sirène en prolongation (33-34, 99eme). Suite à l'essai assassin de Juan Imhoff, le All Black a reculé au-delà de la ligne des 22 pour être certain de ne pas se faire contrer. Une précaution nécessaire car tous les Jaunards étaient montés tels des morts de faim pour tenter de dévier cette tentative. Certes ce coup de pied ne souffre d'aucune contestation, en revanche un autre fait de jeu a fait couler beaucoup d'encre après cette demi-finale d'anthologie. A commencer par ce fameux essai de Juan Imhoff au bout de la prolongation (98eme). Le tournant du match.

Menant de six longueurs, les hommes de Franck Azéma ont subi un coup de théâtre fatal. Un véritable coup de massue à deux minutes de la fin d'un match épique. Alors que Wesley Fofana avait intercepté une touche jouée rapidement par Marc Andreu, quelques secondes plus tard c'est Juandre Kruger qui, d'une anticipation bien flairée, a intercepté une transmission de Ludovic Radosavljevic. S'apercevant rapidement qu'il ne pouvait pas dévorer les 50 mètres de terrain le séparant de l'en-but auvergnat, le Sud-Africain a transmis le ballon à Juan Imhoff dont les jambes de feu n'ont laissé aucune chance aux défenseurs clermontois.

L'essai validé à la vidéo, et pourtant...

Bien qu'Alexandre Ruiz a eu recours à la vidéo, l'arbitre central a accordé l'essai alors qu'un en avant du Springbok paraissait évident. Une obstruction du 2eme ligne après sa passe à Juan Imhoff a également été avancée par les fans de l'ASM sur David Strettle mais celle-ci en revanche n'était pas répréhensible. Tout autant que sa position. Juandre Kruger a pu sembler hors-jeu mais l'absence de ruck n'a pas créé de ligne défensive à respecter. En revanche, Juan Imhoff a plongé les deux genoux en avant sur Wesley Fofana au sol suite à son interception de la touche francilienne. Une faute qui est passée à travers les mailles du filet et sur laquelle le corps arbitral ne s'est pas attardé.

Hormis cet épilogue dramaturgique, ce match de très haut niveau a ravi tous les observateurs. Grâce à deux coups de pied de mammouth en prolongation, Scott Spedding et Brock James ont cru, jusqu'à cette fameuse 98eme minute, offrir une finale aux Jaunards. Auparavant, les partenaires de Morgan Parra avaient trouvé la faille à deux reprises avec des essais de Wesley Fofana (62eme), bien servi par Aurélien Rougerie, et de Fritz Lee (40e+1). En face, les Racingmen avaient pour leur part aplati le cuir dans l'en-but grâce à l'opportuniste Johan Goosen (27eme) et l'ancien All Black, Joe Rokocoko, d'un joli numéro de plus de 40 mètres (47eme).

Un autre fait de jeu favorable en finale

En finale la semaine suivante à Barcelone contre Toulon, le Racing 92 a une nouvelle fois bénéficié d'un fait de jeu, pourtant défavorable à première vue. Coupable d'un plaquage dangereux sur Matt Giteau, Maxime Machenaud a été expulsé dès la 18eme minute. Toutefois, en infériorité numérique, les hommes du duo Travers-Labit s'est soudé pour faire front. Un état d'esprit guerrier balayant le XV de la Rade. Un nouvel éclair de Joe Rokocoko (59eme) et la vista de Dan Carter ont fait la différence. En plus d'avoir été déterminant lors de la récupération de balle amenant la réalisation de son compatriote, le demi d'ouverture a validé cinq pénalités importantes pour l'acquisition de ce Bouclier de Brennus.

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