Thomas Siniecki, Media365 : publié le mardi 10 octobre 2023 à 13h07
L'effet de surprise est encore intense, mais le rugby portugais va surtout devoir le faire prospérer, afin que sa superbe Coupe du Monde ne soit pas sans lendemain. C'est le discours de l'adjoint de Patrice Lagisquet.
On n'est peut-être pas au niveau du Japon contre l'Afrique du Sud en 2015, cependant la première victoire de l'histoire du Portugal dans un Mondial, dimanche soir contre les Fidji (24-23) en clôture de la phase de poules, tient possiblement sa place sur le podium. Consistants et cohérents sur l'ensemble de leur parcours, les Portugais avaient aussi tenu la dragée haute au pays de Galles et à l'Australie, en perdant à chaque fois de 20 points (28-8 et 34-14) et après avoir déjà arraché un nul inattendu face à la Géorgie (18-18). Le bilan est rayonnant, au-delà des espérances pour Patrice Lagisquet, le sélectionneur français qui réussit un travail remarquable à la tête des Lobos. Ainsi que son adjoint David Gérard, qui s'est exprimé pour Le Parisien au terme de sa mission de quatre mois.
"Un immense pied de nez à certains qui sont englués dans les stéréotypes"
Pour lui, "c'est un des plus gros exploits jamais réalisés dans le rugby mondial" : "Je n'ai pas envie d'égratigner des gens, mais c'est un immense pied de nez à certains qui sont englués dans les stéréotypes du rugby mondial. On a existé en jouant. Et même parfois en surjouant. Le plus dur va être désormais de bien gérer notre héritage. Parce qu'il y a eu un très gros boulot depuis quelques mois. On a créé des choses de toutes pièces. Désormais, il va falloir travailler pour bien maintenir une identité à ce groupe (...) On s'est battus pour une nation et on a donné du rêve à des enfants qui porteront un jour, je l'espère, le maillot du Portugal." Lagisquet, en place depuis 2019, peut quitter ses fonctions avec le sentiment du devoir plus qu'accompli. David Gérard, lui aussi, part dans un immense sourire.