Thomas Siniecki, Media365 : publié le mercredi 20 août 2025 à 18h57
Pour un match en Angleterre avec Bristol, la joueuse américaine a déjà attiré 10 000 spectateurs cette année !
Personne d'autre, sur les réseaux sociaux, n'est plus suivie dans le milieu du rugby qu'Ilona Maher, hommes et femmes confondus. Oui, c'est bien une joueuse américaine qui fait exploser les codes du ballon ovale à l'approche de la Coupe du monde, où les Etats-Unis attireront donc une curiosité toute particulière en dépit de leur niveau encore incertain, puisque les Américaines n'apparaissent franchement pas favorites pour sortir de leur poule et donc se qualifier en quarts de finale. Mais comment a-t-elle pu amasser ces 5,2 millions d'abonnés sur Instagram ? Grâce à Paris 2024, où elle participait comme Antoine Dupont à la compétition à VII et a conquis la première médaille de bronze olympique de l'histoire du rugby américain. Très en vogue sur les contenus de ses vidéos, en faisant vivre la compétition de l'intérieur, elle s'est également muée en porte-parole du sport féminin, en répondant avec verve et intelligence aux critiques concernant la féminité des athlètes plutôt costaudes.
"Vous n'allez pas tout comprendre. Mais continuez à regarder"
Aux Etats-Unis, où se lancent toujours inévitablement les plus grands courants internationaux du genre, ça a fait mouche et une sacrée belle tache d'huile. ESPN l'a récompensé d'un prix de révélation de l'année cet été, ce qui lui a permis de vendre en direct le Mondial lors de la cérémonie : "Annonce d'intérêt public : cette année, il y a une Coupe du monde féminine de rugby. Beaucoup d'entre vous ne savaient probablement pas que le plus grand événement du rugby commence dans environ un mois. Regardez-le. Suivez-le. Vous n'allez pas tout comprendre la première fois que vous le verrez, vous n'allez pas tout comprendre la deuxième fois non plus. Mais continuez à regarder."
Portia Woodman-Wickliffe, la Néo-Zélandaise double championne du monde et olympique, est absolument fan, ainsi qu'elle l'a confié à l'AFP : "Ce qu'elle a fait, non seulement pour se faire connaître, mais aussi pour mettre le rugby féminin et le sport féminin en général sur le devant de la scène mondiale, est incroyable. Avoir quelqu'un venant des Etats-Unis, avec ce marché américain, qui est très sûre d'elle, qui aime le rugby, qui aime valoriser le corps des femmes et qui s'exprime aussi ouvertement, c'est formidable pour nous. Nous devons en tirer parti et la suivre autant que possible." Le hasard du tirage au sort fait que l'Angleterre, pays hôte, et qui figure parmi les favoris, accueille vendredi les Etats-Unis pour le match d'ouverture.