Mathieu Warnier, Media365 : publié le samedi 21 octobre 2023 à 15h40
Quatre ans après leur duel en finale de la Coupe du Monde 2019, l'Angleterre et l'Afrique du Sud ont rendez-vous ce samedi au Stade de France. Si le XV de la Rose a vécu bien des péripéties, ce sont des Springboks avec des bases solides qui seront en face.
Il y aura comme un goût de revanche ce samedi au Stade de France. Il y a un peu moins de quatre ans, la finale de la Coupe du Monde avait opposé l'Afrique du Sud à l'Angleterre sur la pelouse de Yokohama. Une rencontre à sens unique qui avait débouché sur le troisième titre mondial des Springboks face à un XV de la Rose qui n'avait su répondre que par la botte d'Owen Farrell. 48 mois plus tard, c'est pour une place en finale contre la Nouvelle-Zélande que les deux nations vont se retrouver mais la donne ne sera pas exactement la même. Toujours sous la férule de Rassie Erasmus, même si ce dernier a un rôle plus en retrait, la sélection sud-africaine a misé sur la continuité alors que la crise liée au coronavirus l'a mise à l'arrêt forcé entre la fin de la dernière Coupe du Monde et la tournée des Lions Britanniques et Irlandais dans le pays à l'été 2021. Sur les 23 joueurs inscrits sur la feuille de match lors du succès face au XV de France lors des quarts de finale, quinze éléments étaient déjà présents au Japon.
L'Afrique du Sud a peu évolué
La jeune génération, prise sous son aile par le capitaine et symbole Siya Kolisi mais également par les éléments d'expérience, a l'opportunité de s'exprimer. A cela s'ajoute la volonté d'adaptation mise en avant par Jacques Nienaber, comme la composition d'équipe face aux Bleus a pu le démontrer. Le faux-pas contre l'Irlande lors de la phase de poules semble déjà oublié pour ce collectif qui, à l'image des All Blacks, ne cesse de monter en puissance au fil de la compétition. Face à cette continuité en mouvement, l'Angleterre va se présenter pour conclure aussi bien que possible quatre années très compliquées à plusieurs points de vue. Moribond avant de rallier l'Hexagone, avec six défaites en neuf matchs depuis le début de l'année et alors que le rugby anglais traverse une crise économique sans précédent, le XV de la Rose n'a pas brillé par la qualité de son jeu. La victoire face à l'Argentine en ouverture grâce à la seule botte de George Ford n'a pas envoyé des signaux positifs mais bon nombre de facteurs permettent de comprendre le parcours des Anglais. Après avoir bénéficié d'un tirage au sort favorable, la sélection anglaise s'est retrouvée face aux Fidji en quarts de finale.
L'Angleterre a composé avec ses doutes
Alors que l'Australie ou le pays de Galles étaient attendus pour défier le XV de la Rose, les joueurs de Steve Borthwick, remplaçant d'Eddie Jones en fin d'année passée, ont pris la mesure de vaillants joueurs du Pacifique. L'ancien entraîneur des Leicester Tigers n'a pas hésité à trancher dans le vif après un Tournoi des 6 Nations raté au printemps dernier. Une équipe en reconstruction qui, après une période de doute, semble bien avoir trouvé son équilibre mais tout n'est pas encore parfait. Ne proposant pas un rugby aussi léché que celui mis en place lors de la dernière Coupe du Monde, jeu qui peut également être qualifié d'ennuyeux, le XV de la Rose se retrouve dépendant d'Owen Farrell ou encore George Ford dans l'exercice du tir au but. Une faiblesse que les Springboks pourraient exploiter s'il parviennent à limiter le nombre d'erreurs commises en situation défensive. En tout cas, s'il pouvait y avoir une incertitude quant au résultat lors de la dernière Coupe du Monde, il est plus aisé de dire que l'Afrique du Sud va se présenter sur la pelouse en favorite, statut qu'elle devra justifier si elle veut s'offrir un remake de la finale de l'édition 1995 sur ses terres face à la Nouvelle-Zélande.