World Rugby : Les commotions cérébrales au coeur d'une plainte collective

World Rugby : Les commotions cérébrales au coeur d'une plainte collective©Media365

Mathieu WARNIER, Media365, publié le mercredi 09 décembre 2020 à 16h15

Un groupe formé par une centaine de joueurs de rugby a décidé de porter plainte contre World Rugby, la fédération anglaise et la fédération galloise concernant leur gestion des commotions cérébrales.

C'est une affaire qui pourrait changer la donne dans le rugby au niveau mondial. Ce mardi, un groupe formé d'une centaine de joueurs ou d'anciens joueurs de rugby ont décidé de déposer plainte à l'encontre de World Rugby mais également des fédérations anglaise (RFU) et galloise de rugby (WRU). L'objet de cette plainte est de mettre en avant les problèmes liés à la prise en charge des commotions cérébrales, et de leurs conséquences, par ces fédérations. Elles sont accusées de « défaut de protection contre les risques encourus après des commotions cérébrales » selon le cabinet d'avocats mandaté par ce groupe, Rylands. Une procédure qui intervient huit ans après celle lancée par 4500 anciens joueurs de football américain contre la NFL, qui a poussé la toute-puissante ligue à revoir ses procédures et à indemniser ces joueurs pour une somme avoisinant le milliard de dollars (825,5 millions d'euros). Parmi les membres de ce groupe, on retrouve l'ancien pilier droit des All Blacks, de Toulon et de Pau Carl Hayman, l'ancien troisième-ligne anglais Michael Lipman, l'ancien deuxième-ligne anglais Mouritz Botha

World Rugby a petit-à-petit réduit le délai de retour au jeu

Mais les deux exemples les plus probants sont l'ancien champion du monde 2003 avec l'Angleterre Steve Thompson ainsi que l'ancien troisième-ligne gallois Alix Popham. Concernant l'ancien Briviste, les conséquences des commotions cérébrales sont une probable encéphalopathie chronique, ou ECT, qui le prive notamment des souvenirs de la victoire du XV de la Rose en Australie lors de la Coupe du Monde 2003. Dans un entretien accordé au quotidien L'Equipe, Alix Popham a confié ne plus pouvoir s'occuper seul de sa fille âgée de deux ans, ayant des troubles de la mémoire dont une des conséquences a été un début d'incendie après avoir oublié d'éteindre une plaque de cuisson. Alors que World Rugby, la RFU et la WRU n'ont pas réagi, l'avocat Richard Boardman, qui représente Steve Thompson et Alix Popham, appelle ces trois instances à réagir. « Le premier pas évident à faire, de la part de World Rugby et des fédérations anglaises et galloises, c'est de sortir du déni et de reconnaître qu'il y a un problème », assure ce dernier. Or, selon les plaignants, c'est l'inverse qui s'est passé ces 45 dernières années avec un délai de reprise après commotion cérébrale réduit de trois semaines en 1977 à six jours en 2011 sur les recommandations du Comité Médical de World Rugby, qui avait minimisé l'importance du phénomène. La procédure lancée pourrait changer la donne... et coûter cher aux fédérations.

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