Aurélie SACCHELLI, Media365, publié le dimanche 09 octobre 2022 à 08h33
Dans une tribune publiée ce dimanche dans les colonnes de L'Equipe, de nombreuses personnalités du monde de la voile, dont de célèbres skippers, appellent à une prise de conscience écologique.
A première vue, la voile n'a pas la réputation d'être un sport polluant, au contraire des sports mécaniques, qui tentent pourtant de faire des efforts depuis plusieurs années. Mais ce dimanche, de nombreuses personnalités du sport nautique publient une tribune dans les colonnes de L'Equipe afin d'appeler à une prise de conscience écologique. Parmi eux, François Gabart, Francis Joyon, Isabelle Autissier, Kito De Pavant, Yvan Bourgnon ou encore Tanguy Delamotte. Selon eux, la voile est devenue un sport trop polluant et doit absolument changer ses règles. « Aujourd'hui, nous célébrons le prochain départ de la Route du Rhum 2022. Course à laquelle les plus grands marins et les plus innovants voiliers du monde vont participer. Réjouissons-nous de ce que nous vivons collectivement, quelle fête ! Puis réfléchissons à la prochaine, toute aussi belle et pourtant pleinement inscrite dans les limites de notre terre. Car le bilan du modèle actuel est accablant. La Route du Rhum (chiffre OCsport 2018) libère dans l'atmosphère environ 145 000 tonnes d'équivalent CO2, la logistique et les transports représentant les trois quarts de ces émissions. Pour mémoire, notre planète ne peut soutenir que 2 tonnes par personne et par an. Des centaines de bateaux moteurs qui accompagnent le départ, brûlant des dizaines de milliers de litres de carburant en une après-midi. Ce sont 36 bateaux neufs construits pour l'occasion, dans des matériaux issus du pétrole et de métaux rares, libérant près de 9 500 tonnes d'équivalent CO2. Ces chiffres, en augmentation d'une course à l'autre, sont en totale contradiction avec les enjeux actuels. Le spectacle des sports et des arts mobilise des ressources naturelles, comment trouver un équilibre soutenable ? », écrivent notamment Simon Fellous (chercheur en écologie), Adrien Hardy (navigateur), Arthur Le Vaillant (navigateur), Stanislas Thuret (navigateur) et les membres du collectif La Vague, auteurs de la tribune.
Des transats en aller-retour ?
Plusieurs pistes sont proposées : mettre en place des quotas carbone, mettre en valeur les voiliers anciens plutôt que les bateaux neufs, réduire la vitesse pour épargner les animaux marins victimes de collisions, ou encore organiser des courses en aller-retour afin de réduire l'impact des logistiques de transport. Alors pourquoi pas une Route du Rhum 2026 St-Malo - Pointe-à-Pitre - St-Malo ?