Aurélie Sacchelli, Media365, publié le vendredi 31 janvier 2025 à 11h14
Même s'il a démâté jeudi, à l'ouest du Cap-Vert, Arnaud Boissières n'a pas abandonné le Vendée Globe et réfléchit avec son équipe à un moyen de regagner les Sables d'Olonne avec un gréement de fortune, ce qui serait un miracle.
Le cinquième Vendée Globe d'Arnaud Boissières a basculé jeudi en une fraction de seconde. Seul skipper à avoir terminé quatre Vendée Globe consécutivement, "Cali"(52 ans) s'apprêtait à boucler un cinquième "Vendée", puisqu'il était attendu le week-end du 8-9 février aux Sables d'Olonne, son port d'attache. Mais son Imoca La Mie Câline a démâté. Hormis quelques échardes dans les mains dues aux éclats de carbone, Arnaud Boissières n'a pas été blessé et après s'être (un peu) remis de ses émotions, il a pris le temps de raconter sa mésaventure : « Je naviguais au reaching (quand le bateau est approximativement perpendiculaire au vent, ndlr) plutôt content parce que j'avais bien glissé en étant positionné là où je voulais. J'étais dans la descente, j'ai entendu un grand boum, et j'ai tout de suite compris que tout était tombé à gauche. J'étais en configuration normale, avec 2 ris dans la grand-voile et sous J3. Je n'ai pas eu le temps d'être déçu, j'ai mis un ciré et j'ai essayé de récupérer tout ce que je pouvais récupérer. »
Boissières : "On va imaginer la suite"
Son équipe précise que le skipper a pu stabiliser La Mie Câline en déployant le Liberty Kite développé par Yves Parlier (13eme du Vendée Globe 2021, qu'il avait réussi à terminer malgré un démâtage). Il a également réussi à récupérer le J4 - la plus petite voile du bateau, qui lui sera utile pour confectionner un gréement de fortune dans les prochaines heures. Car Arnaud Boissières ne veut pas se résoudre à l'abandon, qui serait son premier sur le Vendée Globe. Avec son équipe, il réfléchit à une solution pour rallier les Sables d'Olonne, même si cela doit prendre du temps. « Encore une fois, le principal objectif de ces dernières heures était de sécuriser le bateau et le bonhomme, c'est chose faite, rappelle Boissières. Je suis forcément dépité, j'ai connu des jours meilleurs, et je dois reconnaître que ces derniers temps, je n'ai pas été épargné. Tout s'arrête en une fraction de seconde, et le moral n'est pas très bon. Je vais essayer de bien manger, ce que je n'ai pas fait depuis hier matin, et on va imaginer la suite. Tout d'abord, en essayant de ne pas se faire mal, en faisant attention lors des prochaines manœuvres." Vingt-quatre ans après Yves Parlier, Arnaud Boissières pourrait écrire une nouvelle page de la légende du Vendée Globe, mais cela s'annonce très compliqué.