Mathieu Warnier, Media365 : publié le mercredi 01 janvier 2025 à 13h40
Après avoir rallié Ushuaia pour rejoindre son équipe et réparer son monocoque Maître Coq V, Yannick Bestaven a ouvert la porte à l'idée de reprendre la mer en direction des Sables-d'Olonne quand bien même il est désormais hors-course.
Yannick Bestaven a dû baisser pavillon. Tenant du titre sur le Vendée Globe, le natif de Saint-Nazaire a dû abandonner en raison d'une avarie au niveau de la barre de son monocoque Maître Coq V, dont la coque a également commencé à se délaminer. Arrivé à Ushuaia ce lundi, il a retrouvé son équipe technique afin décider si une réparation est possible. « C'est le destin, je ne peux rien y faire », a confié le navigateur dans des propos recueillis par le quotidien L'Equipe peu après son arrivée à la pointe sud de l'Argentine. Yannick Bestaven ne le cache pas cette dixième édition du tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance n'a pas été évidente. « Le Vendée m'a bien gâté il y a quatre ans, cette fois-ci, l'histoire est différente », a-t-il déclaré. Maintenant que la course est terminée pour lui, le Nazairien admet être « passé à un autre monde » après s'être « demandé comment positiver cette situation merdique », lui qui gardait espoir de bien figurer alors qu'il « pouvait encore y avoir des surprises dans la remontée de l'Atlantique et la possibilité de terminer dans les cinq ». « Je rêvais d'aller à Ushuaïa et de naviguer dans les canaux, mais jamais je n'aurais cru le faire pendant ce Vendée Globe, a ajouté Yannick Bestaven lors de cet entretien. Je tente de positiver avec ça, sauf que dans mon malheur, pour l'instant, il fait gris, il pleut, je ne vois même pas les glaciers. »
Bestaven : « Ça ne servait à rien de s'obstiner »
Revenant sur les problèmes techniques qui ont touché son embarcation, le vainqueur du dernier Vendée Globe a confié qu'abandonner était la solution la plus sage à prendre. « La moitié du tissu de la peau en carbone est partie. Si elle casse et que l'eau va dans le sandwich, ça peut devenir compliqué et provoquer une voie d'eau, a-t-il résumé. Ça touche à la structure, la raison fait qu'il était préférable de s'arrêter, ça ne servait à rien de s'obstiner. » Ayant affirmé son souhait de repartir pour boucler le parcours, Yannick Bestaven doit d'abord avoir le verdict de son équipe quant à l'état du monocoque et l'aval des assurances. « Il faut passer à l'action, il est hors de question que je reparte après les derniers, a affirmé le Nazairien. Après, il y a le souci des assurances, vont-elles nous laisser réparer avant d'envoyer un expert ? Si ça devait être le cas, j'espère qu'il est déjà dans l'avion ! » Admettant que c'est sa « dernière course en solo », le navigateur a affirmé avoir « vraiment envie d'aller jusqu'aux Sables-d'Olonne ». « Je veux continuer à écrire cette belle histoire, même si c'est hors course et vingt jours après les premiers, a-t-il conclu. Mais aujourd'hui, je ne suis sûr de rien, j'espère que ce n'est pas trop grave et qu'on va pouvoir réparer avec quelques tissus. » Une dernière page qui pourrait donc être ternie par un bateau hors d'usage.