Paul Rouget, Media365 : publié le vendredi 20 octobre 2023 à 15h16
Alors qu'une nouvelle tour en aluminium pour les juges doit être érigée à Teahupoo, qui accueillera l'épreuve de surf lors des Jeux Olympiques de Paris 2024, les habitants de la ville tahitienne ont manifesté contre sa construction, et une pétition a déjà recueilli plusieurs dizaines de milliers de signatures.
Ils étaient près de 500 à manifester, dimanche dernier, à Teahupoo, la ville tahitienne qui accueillera l'épreuve de surf à l'occasion des Jeux Olympiques de Paris 2024. En cause, la construction d'une nouvelle tour en aluminium pour les juges, en remplacement de celle, en bois, utilisée pour l'étape de la World Surf League. Une pétition a été lancée par l'association Vai Ara O Teahupo'o, pour demander "au gouvernement de renoncer à la nouvelle Tour d'arbitrage des JO 2024, aux forages du platier, aux canalisations sous-marines, et proposons d'utiliser la tour en bois habituelle pour la compétition de surf des JO 2024", peut-on ainsi lire dans cette pétition publiée sur Change.org, où elle a déjà récolté plus de 57 000 signatures, pour un objectif de 75 000. Une association qui assure qu'aucune étude d'impact environnemental n'a été réalisée, pour mesurer les "risques encourus par la biodiversité".
Une tour qui pourrait "perturber l'ensemble de la vie marine"
Dans un message publié sur Instagram et beaucoup relayé dans le monde du surf, le surfeur Matahi Drollet alerte sur cette future installation et la fragilisation du récif, qui pourrait, à terme, faire disparaître la mythique vague, puisque la faille à l'origine de sa création s'en retrouverait affectée. "Juste parce qu'ils veulent de la climatisation, des toilettes, cette nouvelle construction s'apprête à détruire une bonne partie du récif. Les risques sont simples et mauvais : la destruction du récif et un impact négatif sur l'écosystème marin qui pourrait perturber l'ensemble de la vie marine", explique-t-il ainsi. Président du comité d'organisation de Paris 2024, Tony Estanguet avait pourtant assuré que l'objectif était "de respecter cet endroit" lors de son passage à Tahiti. "On ne veut pas dénaturer cet endroit qui doit rester au plus près de ce qu'il était. Donc, nous, on veut se caler sur ce qui est déjà mis en place par la WSL", déclarait l'ancien céiste. Nahema Temarii, la ministre des Sports tahitienne, a prévu une deuxième réunion publique pour présenter les travaux aux différentes associations.