Thomas Siniecki, Media365 : publié le mercredi 16 février 2022 à 20h00
Kevin Rolland, porte-drapeau français haut en symbole à Pékin, ne sera cette année qu'un simple outsider pour une médaille olympique en halfpipe. La beauté est évidemment ailleurs pour celui qui revient de très loin.
Contrairement à Tessa Worley, Kevin Rolland a largement eu le temps d'encaisser la charge émotionnelle du porte-drapeau. Alors que la skieuse alpine entrait en lice dès le lundi suivant la cérémonie d'ouverture, sur le slalom géant, son homologue du freestyle a pu patienter près de deux semaines pour se reconcentrer tranquillement sur sa priorité, puisque les qualifications du halfpipe se tiennent dans la nuit de mercredi à jeudi (début à 5h30, heure française, la finale clôturera le programme du freestyle dans la nuit de vendredi à samedi). Le médaillé de bronze de Sotchi, en 2014, calme le jeu (pour L'Equipe) : "Je ne me dis pas que j'y vais pour être champion olympique. La vérité, c'est que je n'ai pas beaucoup de chances de l'être et même de récupérer une médaille."
Le champion du monde 2009, encore vice-champion en 2019 (et qui a aussi remporté trois fois la Coupe du monde, en 2009, 2016 et 2017), n'est évidemment plus le même depuis cet accident à l'entraînement qui a failli lui coûter la vie, en avril 2019. Mais il est aussi plus philosophe : "Une chance de médaille existe. Et ça, c'est le plus important. A partir du moment où c'est possible..." A 32 ans, la véritable victoire provient bien sûr de sa présence aux Jeux, après quelques journées de coma et la crainte de ne même plus pouvoir remarcher. La qualification parmi les douze en finale, déjà, en serait une deuxième. Son coach Grégory Guenet se veut "honnête" : "Si la météo est parfaite et que les gars peuvent s'envoyer en l'air au maximum, c'est sûr qu'il n'a plus le niveau." Et si les cieux étaient avec lui ?